Le corps dans l’art

« Le corps est, pour le meilleur et pour le pire, l’image du monde ».

Nicolas BOUVIER

Une séquence originale sur le corps: « mon corps détourne l’image »

La représentation du corps humain dans l’art occidental est un sujet fondamental. Elle montre comment l’homme a mis au point des techniques savantes pour représenter la nature humaine dans ses moindres détails et comment il s’est emparé du monde. Pour arriver à ses fins, l’homme a disséqué, découpé, des corps afin de percer les secrets de l’anatomie humaine. Le rendu de l’incarnat, cette peau humaine bien « vivante » avec les veines apparaissant à travers la chair diaphane, a été également un grand souci de la part des peintres.

En se représentant, l’homme affirme sa place dans le monde et la nature qui l’entoure, et rivalise, en tant que créateur, avec les dieux qu’ils tenaient jadis pour fondateurs de la nature et de lui-même.

Pendant longtemps le corps a été associé aux divinités et les artistes ont cherché comment représenter leurs Dieux selon des canons bien définis.

Les canons de la beauté ont varié allant de la beauté grecque au corps monstrueux, torturé par des opérations plastiques que l’on peut rencontrer aujourd’hui dans l’art contemporain.

L’homme dans l’art et avec l’art s’est, au fil du temps, auto-engendré allant chercher à chaque époque les limites du visible bien décuplées aujourd’hui avec les techniques numériques.

Le corps dans la Préhistoire :

Les représentations du corps pendant la préhistoire montrent des femmes potelées aux formes adipeuses. Ces qualités étaient exagérées pour montrer le désir de fécondité et le besoin de perpétuer l’espèce. Les premières représentations de nus sont nées en même temps que l’art lui-même. Les statuettes nous renseignent sur les mentalités de l’époque: nécessité de manger et de se reproduire. Les femmes enceintes sont  fortes et leurs attributs bien marqués.

Capture d'écran - copie

Le corps dans l’art égyptien:

Les figures statiques de l’art égyptien se destinaient avant tout à être immédiatement compréhensibles pour le spectateur, et à conserver, sur terre, l’image du défunt. Les Egyptiens présentent les corps dans des attitudes particulières: la tête et les membres sont vus de profil et s’associent à un buste dont les épaules sont vues de face. Les attitudes et les proportions du corps égyptien sont déterminées par des grilles de construction. 

Mais sous l’apparence humaine ou sous l’effigie de dieux humanisés, la représentation de la figure évolue, s’hybride, se métisse, devient polymorphe.

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Le corps dans l’Antiquité :

L’Antiquité va développer l’idée d’un corps robuste et athlétique pour les hommes à l’image d’Hercule en instaurant le culte des héros et d’un corps bien proportionné pour les femmes. Ces corps féminins harmonieux étaient des signes de bonne santé, mais c’est la forme du squelette, et en particulier de larges hanches, qui donnent l’assurance d’avoir des capacités reproductives. La représentation des corps est soumise à des règles strictes de proportions.

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Le corps au Moyen-âge et debut de la renaissance :

Au Moyen-âge, les privations alimentaires s’associent au spirituel afin de vivre à l’image du Christ et de d’enraciner dans les esprits la peur de l’enfer. Ainsi, à la fin du Moyen-âge, les miniatures de Van Eyck ou de Van der Goes montrent des corps féminins effilés, maigres, souvent blêmes; rappelant la déchéance d’Adam et Ève. Ils expriment une dé-érotisation, correspondant bien à la mise sous péché constante du corps humain. Les corps n’étaient pas représentés pour être contemplés mais pour faire naître chez le spectateur un sentiment de compassion. La peinture se rapproche de la sculpture avec le rendu des ombres et des lumières, des volumes, des modelés. Dans l’iconographie religieuse, deux mondes se côtoient : le monde divin et sacré et le monde terrestre et profane. Les personnages divins sont représentés à une échelle supérieure.L’image a valeur d’enseignement. Mais il ne s’agit pas de résumer le Moyen-âge à une triste période car de nombreux artistes de la Renaissance ont gardé des principes hérités du Moyen-âge. La Renaissance n’est pas seulement un temps de renouveau. Mais ceci demanderait une autre étude plus ciblée: le passage du corps moyenâgeux au corps renaissant. Qui viendra sûrement par la suite ..

Adam et Eve chassés du Paradis. « Les très riches heures du duc de Berry ». Musée Condé, Chantilly

heures

Ci dessous, 1435 Van der Weyden, Descente de Croix, ce panneau se situe à la charnière du Moyen-âge et de la Renaissance: corps malingres invitant à la compassion typiquement médiévaux avec un rendu des volumes et des couleurs renaissant.

descente-de-croix-1435

Le corps à la Renaissance :

A la Renaissance, l’humanisme place l’homme au centre de toutes les préoccupations philosophiques, religieuses et artistiques. Le relâchement des règles théologiques s’associe au retour de la philosophie antique. La femme doit être belle, jeune et saine pour pourvoir aux besoins de fécondité et de perpétuation de l’espèce. Les artistes de la Renaissance rejettent les normes médiévales et réintègrent les canons de la sculpture grecque. Les sciences, la médecine… basées sur l’expérimentation s’intéressent à l’anatomie et au fonctionnement du corps humain qui se voit découvert, ouvert, écorché, disséqué.. Les musculatures sont davantage proches de la réalité.

« J’ai imaginé toutes ces machines parce que j’étais possédé, comme tous
les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J’ai voulu dompter le monde.
Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature
humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j’ai
disséqué des cadavres, bravant ainsi l’interdiction du pape. Rien ne me rebutait. Tout, pour
moi, était sujet d’étude. La lumière, par exemple, pour le peintre que j’étais, que de recherches
passionnantes ! (…)
Ce que j’ai cherché finalement, à travers tous mes travaux, et particulièrement à travers
ma peinture, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de la nature
humaine. » Léonard de Vinci, Carnets, XVIe S.

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Le corps est présenté frontalement, droit, bras écartés, immobile dans un carré et le corps en mouvement dans un cercle. Léonard de Vinci écrit : « Sache que le nombril se trouve au milieu entre les extrémités des membres écartés… et que la taille d’un homme est égale à la distance comprise entre deux bras ouverts».

Michel-Ange, La  Création d’Adam

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Boticelli, La Naissance de Vénus, le dessin et la mise en scène du corps découvert de la Vénus selon une composition presque symétrique mettent en valeur la jeune femme et sa chevelure.

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Andrea Mantegna, Le Christ mort, le peintre choisit de montrer le Christ en « contre-plongée » avec pour effet d’accentuer la perception des blessures aux pieds du Christ. Il cherche à émouvoir le public par ce point de vue inédit.

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Le corps dans la période pré- et baroque milieu du XVIème siècle- milieu du XVIIIème siècle. :

Le Caravage, L’amour endormi, 1608 montre une nouvelle mise en scène du corps cette fois-ci plus réaliste grâce à la lumière qui oriente la composition du tableau. Elle confère un effet dramatique et vraisemblable à la scène où l’Amour est entouré de noir et émerge dans une lumière vive créant ainsi un effet de contraste saisissant. Par la présence de la lumière, la peinture se rapproche de la sculpture en montrant davantage de volume au corps avec ses ombres propres et portées. Par son traitement de la lumière, il peut être considéré comme un précurseur du mouvement baroque face au classicisme des Carrache.

Les caractéristiques du baroque :

– Le retour au naturalisme

– Le mouvement

– Une forte puissance émotionnelle.

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Pierre-Paul Rubens. L’Apothéose d’Henri IV et la proclamation de la régence de Marie de Médicis, 14 mai 1610, 1622-1625, huile sur toile, 394 x 727 cm, Paris, musée du Louvre. La composition tourne autour des mouvements des corps avec au coeur de celle-ci la jeune femme dévêtue. Le tableau est très pictural et s’intéresse essentiellement à la couleur.

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L’oeuvre « La leçon d’anatomie du Dr Tulp« , peinte en 1632 par l’artiste peintre et Grand MaîtreRembrandt, exposée au musée Maurithuis, La Haye, appartient au mouvement Baroque. Le peinture dans cette oeuvre à la lumière dramatique montre une séance de dissection du corps allongé sur la table. Pas un souffle de vie ne circule sous la peau du défunt blafard. Les peintres sont en quête de ressemblance avec la réalité du corps humain.

anatomie

Le corps à l’époque du Néo-classicisme: 

Les corps sont idéalisés par les peintres classiques. Les vêtements permettent de représenter des étoffes nobles et les peintres excellent dans leur rendu. L’art de la courbe est à son paroxysme: les peintres cherchent la beauté du dessin représentant des corps idéalisés avec des courbes parfaites. Ils retrouvent les modèles de l’Antiquité et l’harmonie des Anciens. Au XVIIème et XIXème, le néo-classicisme renoue avec les antiques traditions. Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui s’est développé dans la peinture, la sculpture, et l’architecture, entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme, il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.

Ingres, Louise de Broglie, Countess d’Haussonville, 1845,

Jean-Auguste-Dominique_Ingres_-_Comtesse_d'Haussonville_-_Google_Art_Project

Ingres, La Grande Odalisque, 1814, le rendu de la peau, l’incarnat, est accentué par le rendu des tissus. On remarque au premier abord le dos particulièrement long (trois vertèbres supplémentaires sont présentes) et l’angle peu naturel formé par la jambe gauche. Mais ces déformations sont voulues par Ingres, qui préfère volontairement sacrifier la vraisemblance à la beauté.

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Le corps à l’époque du Romantisme:

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le Peuple, 1830, Le corps est exalté à travers des actions nobles comme la quête de liberté. Le romantisme apparaît en peinture comme mode d’expression de sentiments intérieurs, ceux-là même que le rococo s’appliquait tant à dissimuler, mais désormais assumés au point d’en devenir l’objectif principal de l’artiste, au point de surpasser si besoin l’aspect esthétique de l’oeuvre.

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Théodore Géricault (1791-1824) « Portrait d’une aliénée dite La Folle ou La Monomane de l’envie » (c. 1819/1822) musée des Beaux-Arts de Lyon (Rhône, … ) La peinture est lisse, avec très peu de matière à la surface de la toile sauf au niveau de l’oeil droit de la femme où un léger empâtement met l’accent sur la rougeur de son oeil. En ce point culminant et paroxystique, la folie prend possession de tout le corps de la Monomane. Petit à petit, la peinture se fait corps elle-même. La peinture se fait « envie » en cet endroit crucial, point climax d’une grande intensité, d’une force ascendante, de la composition du tableau. La peinture serait-elle selon Géricault possédée par l’idée fixe de voir avec une acuité sans pareille ?

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Le corps à l’époque du symbolisme:

Gustav Klimt, Serpent de mer, Les corps et le décor se mêlent en une composition horizontale harmonieuse s’étirant vers la partie droite du tableau. Connu pour ses peintures dont le sujet favori est le corps de la femme, il produit tout au long de sa vie d’artiste des oeuvres empreintes d’un érotisme affirmé.

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Dans le Portrait d’Adele, Gustav Klimt noie le corps du modèle dans les motifs de sa robe et du décor. Le fond d’or rappelle les icônes byzantines. Il sacralise le corps contrairement à Jean Dubuffet (voir ci-dessous) ultérieurement. Le corps apparaît furtivement dans la toile et le contraste du fond avec le visage fait ressortir la carnation de la peau. La peinture tend vers l’abstraction.

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Le corps au XXème siècle:

Au XXe siècle, la peinture livre des images de corps morcelés, mutilés, déformés, démantelés… Le corps se fait peinture, mesure, action, geste, outil, trace, etc.

Le corps comme mesure:

Le Modulor est une notion architecturale inventée par Le Corbusier en 1944. Silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la taille des unités d’habitation dessinées par l’architecte, comme la Cité radieuse de Marseille, la Maison radieuse de Rezé ou l’Unité d’habitation de Firminy-Vert. Elle devait permettre, selon lui, un confort maximal dans les relations entre l’Homme et son espace vital. Ainsi, Le Corbusier pense créer un système plus adapté que le système métrique, car il est directement lié à la morphologie humaine, et espère voir un jour le remplacement de ce dernier.

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Défigurer le corps:

Pablo Picasso défigure, déconstruit le corps ce qui lui donne de nouvelles expressions. le Cubisme fait voler en éclat la représentation du réel, déforme la figure humaine jusqu’à la monstruosité. Picasso donne un nouveau visage à la peinture qui jusque là respectait les codes de l’imitation de la réalité. Il déconstruit l’espace mais aussi les figures en s’inspirant aussi de l’art africain comme le montre le visage de la femme située en haut à droite.

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L’hybridation du corps, le corps surréaliste :

Magritte, Les marches de l’été 1938, le corps de pierre devient dans sa partie supérieure vivant.

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Désacraliser le corps:

Jean Dubuffet: La première impression qui marque le regard est la masse de peinture déposée sur la toile. Apparaît ensuite un corps dilaté envahissant la surface du tableau dont les couleurs évoquent les fonds d’or de la peinture byzantine. C’est une désacralisation du corps qu’opère Jean Dubuffet, d’un corps qui se fait peinture pure. Les canons de la beauté féminine font place aux canons de la peinture elle-même.

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Le corps comme sensation:

« La sensation, c’est ce qui est peint. Ce qui est peint dans le tableau c’est le corps, non pas en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant telle sensation. »(Gilles Deleuze,Francis Bacon, Logique de la sensation.)

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Le corps comme objet de consommation:

Duane Hanson dans Supermarket Lady, montre une femme boulimique et dénonce la surconsommation de nourriture. Il offre au spectateur une sculpture réaliste d’une femme allant faire ses courses. Il n’y a pas de socle à sa sculpture ce qui a pour effet de la situer dans le même espace que celui du spectateur.

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Le corps comme fragments:

Annette Messager, dans Mes voeux, décompose le corps en plusieurs morceaux et recompose le tout selon une forme circulaire. La géométrie est ce qui permet au tout d’avoir une cohérence avec la disparition de la couleur. Le corps est médité, idéalisé à travers une mise en scène des différentes photos selon une composition en cercle.

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Le corps comme absence:

Le corps est aussi absence et disparition. Ainsi, Christian Boltanski fait appel au souvenir des personnes disparues. Il ne reste que leur image (visage) et quelques lumières pour se rappeler qu’ils étaient vivants .

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Le corps et la trace :

Yves Klein enregistre la trace de corps de femmes enduites de peintures. Anthropométrie, 1960. Ces empreintes ne rappellent-elles pas les Vénus préhistoriques ? Le corps ici devient également un outil, un pinceau servant à l’artiste à réaliser ses toiles. La femme n’est plus qu’un objet et une empreinte. Cette technique se rapproche des Véroniques, de ces images non faites de main d’homme ou du Suaire du Christ.

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Le corps de l’artiste moteur de l’oeuvre:

Jackson Pollock avec l’action painting danse autour et dans sa toile. Les gouttes de peinture marquent l’empreinte de ses gestes. Le corps est le moteur de l’oeuvre et devient grace au geste traces, marques, coulures.

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Le corps du spectateur actif dans la genèse de l’oeuvre:

Marcel Duchamp, dans Etant donné, incite le regardeur à venir voir par le trou effectué dans la porte pour découvrir une scène macabre de nu. C’est l’auteur qui fait l’installation en devenant un personnage actif du dispositif.

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 Le corps dans l’art au XXIème siècle :

Le corps tend vers la monstruosité ou inversement sa sacralisation. 

 L’hyper-réalisme de Ron Mueck et le gigantisme

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Le corps comme objet:

Des couples enlacés sous vide d’air, Photographer Hal, On se sait pas trop si ce travail, intitulé Fresh Love, a pour volonté première de pointer du doigt l’hygiénisme galopant de nos sociétés ou bien la marchandisation des corps, toujours est-il qu’il ne laisse pas indifférent.

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Olaf Breuning, le corps comme support

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 Ousmane Saw, le corps matière, ce qui se dégage des sculptures d’Ousmane Saw, c’est la force de la présence que dégagent celles-ci. Elles ont une puissance évocatrice énorme obtenue avec la matière recouvrant les volumes. Les couleurs terreuses accentuent cet effet.

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Olivier Valsecchi 

Il assemble des corps humains sans retouche numérique pour obtenir des effets surréalistes et surprenants:

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Le corps comme acteur et sujet de l’oeuvre:

Louis Blanc: un article complet au sujet de l’artiste ici:

https://perezartsplastiques.com/2015/10/30/louis-blanc-photographe-le-michel-ange-du-corps-photographique/

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Mu Boyan

L’art numérique:  

enra  » pleiades  » Ce show très spécial fusionne lumières et chorégraphie. Le tout est interprété par Saya Watatani et Maki Yokoyama, réalisé par Nobuyuki Hanabusa, avec des animations lumineuses produites par Seiya Ishii.

Daniel Franke & Cedric Kiefer, cliquez sur l’image. Ce projet repose sur une idée simple: construire une sculpture de sable, en mouvement, à partir des données capturées des mouvements d’une vraie personne.Une danseuse a été modélisée sous une forme de 22000 pixels qui évoluent comme une sculpture de sable. Combinant ces données dans 3DS max, le corps de la danseuse peut ainsi être recréé numériquement en 3 dimensions; un corps numérique, composé d’un nuage de 22 000 points, dont le mouvement définit l’espace qui l’entoure.

Capture d'écran - copie

 

Les représentations du corps reflètent bien les mentalités de chaque époque avec le besoin de fixer des normes de vie et de pensées. A partir du XXème siècle, l’art se fait corps lui-même jusqu’à sa dématérialisation avec le numérique. Avec les nouvelles technologies, l’homme dépasse ses propres capacités naturelles en faisant des sculptures de sable mouvant en apesanteur. L’informatique confère des potentialités infinies au corps omnipotent et omniprésent sur la toile.

Autres thématiques dans le site:

 http://perezartsplasti ques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

17 commentaires

  1. Lilouzia

    Magnifique présentation; magnifique introduction à l’approche du corps humain . J’étais en recherche de points d’appui pour l’animation de l’atelier d’arts plastiques dans lequel j’interviens (MJC) c’est un sujet sensible, il faut trouver la bonne approche ! Nous sommes tellement envahis par toutes sortes de représentations du corps, entre puritanisme et pornographie… .Votre traversée de L’histoire de l’art permet d’aborder ce sujet avec délicatesse, finesse, sincérité et dignité. Je vous en remercie très chaleureusement.

    1. rahma

      bonjour,je cherche aussi des références bibliographiques concernant « le corps dans l’art » ou bien le corps nue dans l’art contemporain » si possible de m’aider.merci

  2. Yann

    Je viens de découvrir Heather Hansen, une artiste américaine qui a créé un style de performance graphique, le « kinetic drawing », basé sur les mouvements de son corps. Je l’ai utilisée comme référence avec mes élèves de 3e . Son site: http://www.heatherhansen.net/

    PS: félicitations pour votre site, dont je suis un récent abonné. C’est une vraie mine d’or. Le gouvernement devrait vous accorder un crédit d’impôt !

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Le corps dans l’art

« Le corps est, pour le meilleur et pour le pire, l’image du monde ».

Nicolas BOUVIER

Une séquence originale sur le corps: « mon corps détourne l’image »

La représentation du corps humain dans l’art occidental est un sujet fondamental. Elle montre comment l’homme a mis au point des techniques savantes pour représenter la nature humaine dans ses moindres détails et comment il s’est emparé du monde. Pour arriver à ses fins, l’homme a disséqué, découpé, des corps afin de percer les secrets de l’anatomie humaine. Le rendu de l’incarnat, cette peau humaine bien « vivante » avec les veines apparaissant à travers la chair diaphane, a été également un grand souci de la part des peintres.

En se représentant, l’homme affirme sa place dans le monde et la nature qui l’entoure, et rivalise, en tant que créateur, avec les dieux qu’ils tenaient jadis pour fondateurs de la nature et de lui-même.

Pendant longtemps le corps a été associé aux divinités et les artistes ont cherché comment représenter leurs Dieux selon des canons bien définis.

Les canons de la beauté ont varié allant de la beauté grecque au corps monstrueux, torturé par des opérations plastiques que l’on peut rencontrer aujourd’hui dans l’art contemporain.

L’homme dans l’art et avec l’art s’est, au fil du temps, auto-engendré allant chercher à chaque époque les limites du visible bien décuplées aujourd’hui avec les techniques numériques.

Le corps dans la Préhistoire :

Les représentations du corps pendant la préhistoire montrent des femmes potelées aux formes adipeuses. Ces qualités étaient exagérées pour montrer le désir de fécondité et le besoin de perpétuer l’espèce. Les premières représentations de nus sont nées en même temps que l’art lui-même. Les statuettes nous renseignent sur les mentalités de l’époque: nécessité de manger et de se reproduire. Les femmes enceintes sont  fortes et leurs attributs bien marqués.

Capture d'écran - copie

Le corps dans l’art égyptien:

Les figures statiques de l’art égyptien se destinaient avant tout à être immédiatement compréhensibles pour le spectateur, et à conserver, sur terre, l’image du défunt. Les Egyptiens présentent les corps dans des attitudes particulières: la tête et les membres sont vus de profil et s’associent à un buste dont les épaules sont vues de face. Les attitudes et les proportions du corps égyptien sont déterminées par des grilles de construction. 

Mais sous l’apparence humaine ou sous l’effigie de dieux humanisés, la représentation de la figure évolue, s’hybride, se métisse, devient polymorphe.

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Le corps dans l’Antiquité :

L’Antiquité va développer l’idée d’un corps robuste et athlétique pour les hommes à l’image d’Hercule en instaurant le culte des héros et d’un corps bien proportionné pour les femmes. Ces corps féminins harmonieux étaient des signes de bonne santé, mais c’est la forme du squelette, et en particulier de larges hanches, qui donnent l’assurance d’avoir des capacités reproductives. La représentation des corps est soumise à des règles strictes de proportions.

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Le corps au Moyen-âge et debut de la renaissance :

Au Moyen-âge, les privations alimentaires s’associent au spirituel afin de vivre à l’image du Christ et de d’enraciner dans les esprits la peur de l’enfer. Ainsi, à la fin du Moyen-âge, les miniatures de Van Eyck ou de Van der Goes montrent des corps féminins effilés, maigres, souvent blêmes; rappelant la déchéance d’Adam et Ève. Ils expriment une dé-érotisation, correspondant bien à la mise sous péché constante du corps humain. Les corps n’étaient pas représentés pour être contemplés mais pour faire naître chez le spectateur un sentiment de compassion. La peinture se rapproche de la sculpture avec le rendu des ombres et des lumières, des volumes, des modelés. Dans l’iconographie religieuse, deux mondes se côtoient : le monde divin et sacré et le monde terrestre et profane. Les personnages divins sont représentés à une échelle supérieure.L’image a valeur d’enseignement. Mais il ne s’agit pas de résumer le Moyen-âge à une triste période car de nombreux artistes de la Renaissance ont gardé des principes hérités du Moyen-âge. La Renaissance n’est pas seulement un temps de renouveau. Mais ceci demanderait une autre étude plus ciblée: le passage du corps moyenâgeux au corps renaissant. Qui viendra sûrement par la suite ..

Adam et Eve chassés du Paradis. « Les très riches heures du duc de Berry ». Musée Condé, Chantilly

heures

Ci dessous, 1435 Van der Weyden, Descente de Croix, ce panneau se situe à la charnière du Moyen-âge et de la Renaissance: corps malingres invitant à la compassion typiquement médiévaux avec un rendu des volumes et des couleurs renaissant.

descente-de-croix-1435

Le corps à la Renaissance :

A la Renaissance, l’humanisme place l’homme au centre de toutes les préoccupations philosophiques, religieuses et artistiques. Le relâchement des règles théologiques s’associe au retour de la philosophie antique. La femme doit être belle, jeune et saine pour pourvoir aux besoins de fécondité et de perpétuation de l’espèce. Les artistes de la Renaissance rejettent les normes médiévales et réintègrent les canons de la sculpture grecque. Les sciences, la médecine… basées sur l’expérimentation s’intéressent à l’anatomie et au fonctionnement du corps humain qui se voit découvert, ouvert, écorché, disséqué.. Les musculatures sont davantage proches de la réalité.

« J’ai imaginé toutes ces machines parce que j’étais possédé, comme tous
les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J’ai voulu dompter le monde.
Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature
humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j’ai
disséqué des cadavres, bravant ainsi l’interdiction du pape. Rien ne me rebutait. Tout, pour
moi, était sujet d’étude. La lumière, par exemple, pour le peintre que j’étais, que de recherches
passionnantes ! (…)
Ce que j’ai cherché finalement, à travers tous mes travaux, et particulièrement à travers
ma peinture, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de la nature
humaine. » Léonard de Vinci, Carnets, XVIe S.

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Le corps est présenté frontalement, droit, bras écartés, immobile dans un carré et le corps en mouvement dans un cercle. Léonard de Vinci écrit : « Sache que le nombril se trouve au milieu entre les extrémités des membres écartés… et que la taille d’un homme est égale à la distance comprise entre deux bras ouverts».

Michel-Ange, La  Création d’Adam

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Boticelli, La Naissance de Vénus, le dessin et la mise en scène du corps découvert de la Vénus selon une composition presque symétrique mettent en valeur la jeune femme et sa chevelure.

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Andrea Mantegna, Le Christ mort, le peintre choisit de montrer le Christ en « contre-plongée » avec pour effet d’accentuer la perception des blessures aux pieds du Christ. Il cherche à émouvoir le public par ce point de vue inédit.

cristomorto-mantegna

Le corps dans la période pré- et baroque milieu du XVIème siècle- milieu du XVIIIème siècle. :

Le Caravage, L’amour endormi, 1608 montre une nouvelle mise en scène du corps cette fois-ci plus réaliste grâce à la lumière qui oriente la composition du tableau. Elle confère un effet dramatique et vraisemblable à la scène où l’Amour est entouré de noir et émerge dans une lumière vive créant ainsi un effet de contraste saisissant. Par la présence de la lumière, la peinture se rapproche de la sculpture en montrant davantage de volume au corps avec ses ombres propres et portées. Par son traitement de la lumière, il peut être considéré comme un précurseur du mouvement baroque face au classicisme des Carrache.

Les caractéristiques du baroque :

– Le retour au naturalisme

– Le mouvement

– Une forte puissance émotionnelle.

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Pierre-Paul Rubens. L’Apothéose d’Henri IV et la proclamation de la régence de Marie de Médicis, 14 mai 1610, 1622-1625, huile sur toile, 394 x 727 cm, Paris, musée du Louvre. La composition tourne autour des mouvements des corps avec au coeur de celle-ci la jeune femme dévêtue. Le tableau est très pictural et s’intéresse essentiellement à la couleur.

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L’oeuvre « La leçon d’anatomie du Dr Tulp« , peinte en 1632 par l’artiste peintre et Grand MaîtreRembrandt, exposée au musée Maurithuis, La Haye, appartient au mouvement Baroque. Le peinture dans cette oeuvre à la lumière dramatique montre une séance de dissection du corps allongé sur la table. Pas un souffle de vie ne circule sous la peau du défunt blafard. Les peintres sont en quête de ressemblance avec la réalité du corps humain.

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Le corps à l’époque du Néo-classicisme: 

Les corps sont idéalisés par les peintres classiques. Les vêtements permettent de représenter des étoffes nobles et les peintres excellent dans leur rendu. L’art de la courbe est à son paroxysme: les peintres cherchent la beauté du dessin représentant des corps idéalisés avec des courbes parfaites. Ils retrouvent les modèles de l’Antiquité et l’harmonie des Anciens. Au XVIIème et XIXème, le néo-classicisme renoue avec les antiques traditions. Le néo-classicisme est un mouvement artistique qui s’est développé dans la peinture, la sculpture, et l’architecture, entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme, il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.

Ingres, Louise de Broglie, Countess d’Haussonville, 1845,

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Ingres, La Grande Odalisque, 1814, le rendu de la peau, l’incarnat, est accentué par le rendu des tissus. On remarque au premier abord le dos particulièrement long (trois vertèbres supplémentaires sont présentes) et l’angle peu naturel formé par la jambe gauche. Mais ces déformations sont voulues par Ingres, qui préfère volontairement sacrifier la vraisemblance à la beauté.

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Le corps à l’époque du Romantisme:

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le Peuple, 1830, Le corps est exalté à travers des actions nobles comme la quête de liberté. Le romantisme apparaît en peinture comme mode d’expression de sentiments intérieurs, ceux-là même que le rococo s’appliquait tant à dissimuler, mais désormais assumés au point d’en devenir l’objectif principal de l’artiste, au point de surpasser si besoin l’aspect esthétique de l’oeuvre.

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Théodore Géricault (1791-1824) « Portrait d’une aliénée dite La Folle ou La Monomane de l’envie » (c. 1819/1822) musée des Beaux-Arts de Lyon (Rhône, … ) La peinture est lisse, avec très peu de matière à la surface de la toile sauf au niveau de l’oeil droit de la femme où un léger empâtement met l’accent sur la rougeur de son oeil. En ce point culminant et paroxystique, la folie prend possession de tout le corps de la Monomane. Petit à petit, la peinture se fait corps elle-même. La peinture se fait « envie » en cet endroit crucial, point climax d’une grande intensité, d’une force ascendante, de la composition du tableau. La peinture serait-elle selon Géricault possédée par l’idée fixe de voir avec une acuité sans pareille ?

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Le corps à l’époque du symbolisme:

Gustav Klimt, Serpent de mer, Les corps et le décor se mêlent en une composition horizontale harmonieuse s’étirant vers la partie droite du tableau. Connu pour ses peintures dont le sujet favori est le corps de la femme, il produit tout au long de sa vie d’artiste des oeuvres empreintes d’un érotisme affirmé.

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Dans le Portrait d’Adele, Gustav Klimt noie le corps du modèle dans les motifs de sa robe et du décor. Le fond d’or rappelle les icônes byzantines. Il sacralise le corps contrairement à Jean Dubuffet (voir ci-dessous) ultérieurement. Le corps apparaît furtivement dans la toile et le contraste du fond avec le visage fait ressortir la carnation de la peau. La peinture tend vers l’abstraction.

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Le corps au XXème siècle:

Au XXe siècle, la peinture livre des images de corps morcelés, mutilés, déformés, démantelés… Le corps se fait peinture, mesure, action, geste, outil, trace, etc.

Le corps comme mesure:

Le Modulor est une notion architecturale inventée par Le Corbusier en 1944. Silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la taille des unités d’habitation dessinées par l’architecte, comme la Cité radieuse de Marseille, la Maison radieuse de Rezé ou l’Unité d’habitation de Firminy-Vert. Elle devait permettre, selon lui, un confort maximal dans les relations entre l’Homme et son espace vital. Ainsi, Le Corbusier pense créer un système plus adapté que le système métrique, car il est directement lié à la morphologie humaine, et espère voir un jour le remplacement de ce dernier.

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Défigurer le corps:

Pablo Picasso défigure, déconstruit le corps ce qui lui donne de nouvelles expressions. le Cubisme fait voler en éclat la représentation du réel, déforme la figure humaine jusqu’à la monstruosité. Picasso donne un nouveau visage à la peinture qui jusque là respectait les codes de l’imitation de la réalité. Il déconstruit l’espace mais aussi les figures en s’inspirant aussi de l’art africain comme le montre le visage de la femme située en haut à droite.

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L’hybridation du corps, le corps surréaliste :

Magritte, Les marches de l’été 1938, le corps de pierre devient dans sa partie supérieure vivant.

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Désacraliser le corps:

Jean Dubuffet: La première impression qui marque le regard est la masse de peinture déposée sur la toile. Apparaît ensuite un corps dilaté envahissant la surface du tableau dont les couleurs évoquent les fonds d’or de la peinture byzantine. C’est une désacralisation du corps qu’opère Jean Dubuffet, d’un corps qui se fait peinture pure. Les canons de la beauté féminine font place aux canons de la peinture elle-même.

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Le corps comme sensation:

« La sensation, c’est ce qui est peint. Ce qui est peint dans le tableau c’est le corps, non pas en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant telle sensation. »(Gilles Deleuze,Francis Bacon, Logique de la sensation.)

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Le corps comme objet de consommation:

Duane Hanson dans Supermarket Lady, montre une femme boulimique et dénonce la surconsommation de nourriture. Il offre au spectateur une sculpture réaliste d’une femme allant faire ses courses. Il n’y a pas de socle à sa sculpture ce qui a pour effet de la situer dans le même espace que celui du spectateur.

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Le corps comme fragments:

Annette Messager, dans Mes voeux, décompose le corps en plusieurs morceaux et recompose le tout selon une forme circulaire. La géométrie est ce qui permet au tout d’avoir une cohérence avec la disparition de la couleur. Le corps est médité, idéalisé à travers une mise en scène des différentes photos selon une composition en cercle.

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Le corps comme absence:

Le corps est aussi absence et disparition. Ainsi, Christian Boltanski fait appel au souvenir des personnes disparues. Il ne reste que leur image (visage) et quelques lumières pour se rappeler qu’ils étaient vivants .

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Le corps et la trace :

Yves Klein enregistre la trace de corps de femmes enduites de peintures. Anthropométrie, 1960. Ces empreintes ne rappellent-elles pas les Vénus préhistoriques ? Le corps ici devient également un outil, un pinceau servant à l’artiste à réaliser ses toiles. La femme n’est plus qu’un objet et une empreinte. Cette technique se rapproche des Véroniques, de ces images non faites de main d’homme ou du Suaire du Christ.

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Le corps de l’artiste moteur de l’oeuvre:

Jackson Pollock avec l’action painting danse autour et dans sa toile. Les gouttes de peinture marquent l’empreinte de ses gestes. Le corps est le moteur de l’oeuvre et devient grace au geste traces, marques, coulures.

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Le corps du spectateur actif dans la genèse de l’oeuvre:

Marcel Duchamp, dans Etant donné, incite le regardeur à venir voir par le trou effectué dans la porte pour découvrir une scène macabre de nu. C’est l’auteur qui fait l’installation en devenant un personnage actif du dispositif.

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 Le corps dans l’art au XXIème siècle :

Le corps tend vers la monstruosité ou inversement sa sacralisation. 

 L’hyper-réalisme de Ron Mueck et le gigantisme

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Le corps comme objet:

Des couples enlacés sous vide d’air, Photographer Hal, On se sait pas trop si ce travail, intitulé Fresh Love, a pour volonté première de pointer du doigt l’hygiénisme galopant de nos sociétés ou bien la marchandisation des corps, toujours est-il qu’il ne laisse pas indifférent.

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Olaf Breuning, le corps comme support

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 Ousmane Saw, le corps matière, ce qui se dégage des sculptures d’Ousmane Saw, c’est la force de la présence que dégagent celles-ci. Elles ont une puissance évocatrice énorme obtenue avec la matière recouvrant les volumes. Les couleurs terreuses accentuent cet effet.

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Olivier Valsecchi 

Il assemble des corps humains sans retouche numérique pour obtenir des effets surréalistes et surprenants:

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Le corps comme acteur et sujet de l’oeuvre:

Louis Blanc: un article complet au sujet de l’artiste ici:

http://atomic-temporary-26416781.wpcomstaging.com/2015/10/30/louis-blanc-photographe-le-michel-ange-du-corps-photographique/

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L’art numérique:  

enra  » pleiades  » Ce show très spécial fusionne lumières et chorégraphie. Le tout est interprété par Saya Watatani et Maki Yokoyama, réalisé par Nobuyuki Hanabusa, avec des animations lumineuses produites par Seiya Ishii.

Daniel Franke & Cedric Kiefer, cliquez sur l’image. Ce projet repose sur une idée simple: construire une sculpture de sable, en mouvement, à partir des données capturées des mouvements d’une vraie personne.Une danseuse a été modélisée sous une forme de 22000 pixels qui évoluent comme une sculpture de sable. Combinant ces données dans 3DS max, le corps de la danseuse peut ainsi être recréé numériquement en 3 dimensions; un corps numérique, composé d’un nuage de 22 000 points, dont le mouvement définit l’espace qui l’entoure.

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Les représentations du corps reflètent bien les mentalités de chaque époque avec le besoin de fixer des normes de vie et de pensées. A partir du XXème siècle, l’art se fait corps lui-même jusqu’à sa dématérialisation avec le numérique. Avec les nouvelles technologies, l’homme dépasse ses propres capacités naturelles en faisant des sculptures de sable mouvant en apesanteur. L’informatique confère des potentialités infinies au corps omnipotent et omniprésent sur la toile.

Autres thématiques dans le site:

 http://perezartsplasti ques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

21 commentaires

  1. Lilouzia

    Magnifique présentation; magnifique introduction à l’approche du corps humain . J’étais en recherche de points d’appui pour l’animation de l’atelier d’arts plastiques dans lequel j’interviens (MJC) c’est un sujet sensible, il faut trouver la bonne approche ! Nous sommes tellement envahis par toutes sortes de représentations du corps, entre puritanisme et pornographie… .Votre traversée de L’histoire de l’art permet d’aborder ce sujet avec délicatesse, finesse, sincérité et dignité. Je vous en remercie très chaleureusement.

    1. rahma

      bonjour,je cherche aussi des références bibliographiques concernant « le corps dans l’art » ou bien le corps nue dans l’art contemporain » si possible de m’aider.merci

  2. Yann

    Je viens de découvrir Heather Hansen, une artiste américaine qui a créé un style de performance graphique, le « kinetic drawing », basé sur les mouvements de son corps. Je l’ai utilisée comme référence avec mes élèves de 3e . Son site: http://www.heatherhansen.net/

    PS: félicitations pour votre site, dont je suis un récent abonné. C’est une vraie mine d’or. Le gouvernement devrait vous accorder un crédit d’impôt !

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