Une image est une représentation visuelle, voire mentale, de quelque chose (objet, être vivant et/ou concept). Elle peut être naturelle (ombre, reflet) ou artificielle (peinture, photographie), visuelle ou non, tangible ou conceptuelle (métaphore), elle peut entretenir un rapport de ressemblance directe avec son modèle ou au contraire y être liée par un rapport plus symbolique. Tout au long de l’histoire, l’image n’a pas eu les mêmes fonctions, les mêmes codes, les mêmes structures.
C’est aussi une représentation imprimée ou ce qui est reproduit ou imite, évoque quelque chose ou quelqu’un. On distingue deux grandes familles d’images : l’image fixe et l’image animée ou mobile.L’image virtuelle est une image qui n’a pas d’existence propre, issue d’une projection lumineuse ou d’un reflet. L’image numérique est une image scannée, stockée, diffusée ou imprimée par un ordinateur. L’image de synthèse est une image numérique qui est totalement créée par des calculs informatiques.
Avec les progrès technologiques, les images ont changé de nature par exemple avec le numérique qui ne fabrique pas d’originaux remettant ainsi en question le statut de la propriété intellectuelle.
Egypte antique
Une image à lire
L’image est omniprésente dans les monuments égyptiens. On peut traduire la fonction égyptienne d’artiste par les termes « scribe des contours » ou « scribe des formes ». Le contour est lié à l’idée de dessin, la forme est davantage reliée à la pratique. L’univers visuel égyptien est rendu par les dessinateurs : les divinités, l’au-delà, la magie, Pharaon, les Égyptiens dans la vie, les étrangers ou encore les paysages, la faune et la flore. La notion de beauté et d’esthétique telle que nous la connaissons n’existe pas dans la culture égyptienne. L’art est surtout associé au domaine du visible, si important pour les conceptions religieuses de la société égyptienne. Le rôle des sens, et donc des arts, joue un rôle considérable dans le rapport entre les hommes et les dieux. L’image est une passeuse.
Tout au long de l’histoire de l’Égypte antique, la peinture est demeurée, pour des raisons esthétiques et religieuses, fortement liée à la sculpture . Dans l’Égypte antique, la peinture, à l’instar du bas-relief et du dessin, obéit à des normes strictes, préétablies et canoniques. Une de ces lois est la frontalité, qui coupe tout personnage en deux moitiés symétriques.
L’image est unique et à caractère religieux.Elle témoigne des us et coutumes de l’époque et exaltent la vie des personnages divins. L’image représente les grandeur des pharaons mais aussi leurs travaux entrepris durant leur vivant. L’image est un témoin de cette grandeur.
L’image est composée en fait d’une série d’images qui relatent une histoire. L’image complète le texte et se lit comme un livre. Elle se veut encyclopédique et universelle.
Dans l’art contemporain, Cui Feng réalise des images composées selon un page d’écriture. Elle colle sur la feuille des épines qui ont la fonction de caractères. Une image à toucher
L’Antiquité grecque et romaine:
L’image en série
C’est dans la numismatique qu’on trouve un nouveau procédé: celui de l’image d’un portrait en série. Jules César fait frapper de la monnaie à son effigie qui se multiplie dans tout l’empire. La représentation des portraits était, en effet, interdite aux mortels jusqu’à Jules César. C’est le premier portrait d’un dirigeant romain vivant sur une monnaie. Les grecs avaient de nombreuses monnaies quant à elles représentant des dieux ou des déesses. La particularité de César est d’avoir démultiplié son portrait pour asseoir son pouvoir dans tout l’empire.
Monet réalise des images en série, Cathédrale de Rouen en faisant varier la lumière dans chaque toile. La série implique l’idée de variations tandis que l’accumulation une idée de répétition à l’identique.
L’accumulation d’images:
Andy Warhol,
L’interdit de figuration:
L’image interdite
L’image dans l’islam
Pour l’islam, l’interdiction formelle de la représentation des êtres animés découle d’un verset du Coran qui estime que les faiseurs d’images veulent rivaliser avec Dieu, seul créateur et insuffleur de vie. La personne de Mahomet est l’objet d’une révérence qui s’exprime notamment par l’interdiction de la représentation de sa personne comme d’ailleurs de tous les autres personnages importants de l’histoire du salut. Les images sont abstraites et issues de la géométrie.
L’image dans le judaïsme
« Tu ne feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel ou en bas sur la terre ou dans les eaux au-dessous de la terre ».
L’image dans le christianisme
Très vite, au IVème siècle, le christianisme, devenu religion d’Etat, va déployer la représentation de Dieu : figuration symbolique (inspirée de l’art juif), figuration d’un Dieu patriarche, omnipotent ou encore figuration du Christ crucifié ou en majesté. A partir de là, on assiste à un culte envers les images.
L’image dans l’art abstrait
L’art abstrait est l’une des principales tendances qui se sont affirmées dans la peinture et la sculpture du xxe siècle. « J’appelle art abstrait tout art qui ne contient aucun rappel, aucune évocation de la réalité observée, que cette réalité soit, ou ne soit pas le point de départ de l’artiste. » Synthétisant les définitions de Ragon et Seuphor, Jean-Philippe Breuille écrit : « On peut situer son origine aux environs de 1910 lorsque Vassily Kandinsky peint une aquarelle, conservée au MNAM (Paris) où toute référence au monde extérieur est délibérément supprimée. »
L’icône byzantine:
Une image pour la dévotion
La période iconoclaste de l’histoire byzantine, aussi appelée Querelle des Images, s’étend de 723 à 843. Pendant cette centaine d’années, les empereurs byzantins interdirent le culte des icones et firent détruire systématiquement les images représentant le Christ ou les saints qu’il s’agisse de mosaïques ornant les murs des églises, d’images peintes ou d’enluminures de livres.
Au sens premier d’une icône religieuse, il s’agit d’une image représentant une figure religieuse dans la tradition chrétienne orthodoxe. Des canons très stricts sont fixés pour représenter les personnages divins comme la Vierge ou le Christ. Les moines qui fabriquaient ces icônes suivaient tous les mêmes règles.
Voici une série d’icônes de la Vierge à l’enfant. On voit bien la rigueur des codes de représentation qui ne varient pas en fonction des pays et de l’époque.
Dans l’art contemporain, Andy Warhol réalise des images de stars qui deviennent de véritables icônes. Marylin Monroe
L’enluminure au Moyen-Age:
La lumière dans l’image
L’enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main qui décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit. L’image complète l’histoire en creusant la page avec son espace propre et ses couleurs.
Martial Raysse en 1965 peint l’oeuvre Peinture haute tension. Un néon illumine la toile. L’artiste insère la lumière dans l’image. On pourrait dire que cette peinture est la fille des enluminures.
Les polyptyques:
Une image multiple
Un polyptyque est un ensemble de panneaux peints ou sculptés, liés entre eux, comprenant souvent des volets pouvant se replier sur une partie centrale. Les images relatent l’histoire religieuse et des personnages divins.
Van Eyck, Polyptyque de l’Agneau mystique
La bande-dessinée reprendra le système en mettant les vignettes au service de la narration.
Marcel Duchamp compose son diptyque Le Grand Verre avec une description précise de ses éléments. Il n’y a pas d’histoire ou de fiction mais la structure fonctionne de la même manière qu’un polyptyque narratif avec ses articulations et enchaînements.
Rauschenberg réalise ce polyptyque qui met en scène la peinture et les matériaux. Des images sont incrustées dans le polyptyque de nature abstraite.
L’image à la Renaissance:
Les images signées
« Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère qui sera pour moi comme une fenêtre ouverte sur le monde » écrit Alberti au XVème siècle. L’image se libère des codes de la représentation byzantine pour imiter la nature. Elle devient un moyen d’exprimer la grandeur humaine avec des moyens redécouverts comme la perspective euclidienne. L’image doit creuser le mur et donner un effet réaliste à la peinture.
Les artistes signent leurs images qui deviennent de ce fait uniques et exemplaires. Dans la peinture ci-dessous, La Chambre des Epoux Arnolfini, Van Eyck appose sa signature dans le coeur su tableau.
Le statut de l’image ne varie pas par la suite.
Marcel Duchamp fait entrer des objets tous faits dans les musées. Seule une signature figure sur l’objet. R.Mutt.
Les images achéiropoiètes:
Une image non faite de main d’homme
Une image achéiropoïète1 (grec : αχειροποίητα, littéralement « non fait de main d’homme »)2 est une image dont l’origine est inexpliquée, et serait, selon les croyants miraculeuse. Il s’agit le plus souvent d’images du Christ ou de la Vierge Marie, les plus connues étant lesuaire de Turin, Notre-Dame de Guadalupe et le voile de Manoppello.
Ce type d’images a influencé la peinture qui devait se déposer sur la toile le plus finement possible en évitant les empâtements afin d’affirmer les effets illusionnistes.
Omar Ortiz est un peintre hyperréaliste mexicain qui réalise des images lisses et sans aspérités afin d’imiter le plus fidèlement possible son modèle sans aucun effet de matière.
La nature de ces images est homogène. Il existe des images de nature non homogène.
Les images hétérogènes
Picasso, Nature morte à la chaise cannée composée à la fois de peinture et d’un morceau de tapisserie.
L’image anamorphose:
Une image dynamique
Une anamorphose est une déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique — tel un miroir courbe — ou un procédé mathématique. Certains artistes ont produit des œuvres par ce procédé et ainsi créé des images déformées qui se recomposent à un point de vue préétabli et privilégié.
Léonard de Vinci
Hans Holbein, Les Ambassadeurs
Plus tard, Varini fera de l’anamorphose la technique de ses oeuvres.
L’image au temps de l’imprimerie:
Des images multiples
La multiplication rapide des livres cesse d’en faire une denrée rare et réservée à une élite : désormais, il est possible à une large fraction de la population de se constituer une bibliothèque privée. L’image d’abord en noir et blanc puis ensuite en couleurs se démocratise.
L’image avec la photographie:
Les images indicielles
L’image change de statut et devient « indicielle » c’est à dire qu’elle porte des indices d’une réalité qu’elle reproduit. Jusqu’au numérique, cette image a un original situé sur la pellicule. On peut s’y référer pour prouver son originalité.
Piero Manzoni appose son empreinte sur un oeuf. Cette empreinte est indicielle.
L’image publicitaire:
Une image commerciale
L’image publicitaire a une fonction: vendre un produit ou une marchandise. Elle est au service d’une entreprise qui fait la promotion de son produit. EN général, elle représente le produit avec un slogan, courte phrase qui en exalte les bons côtés ainsi que son prix.
Jacques Villéglé utilise les images publicitaires comme des matériaux pour composer de nouvelles. Il détourne la fonction de la publicité à des fins plastiques.
L’image numérique:
Une image sans original et modifiable à l’infini
L’image numérique va changer le mode de production des images d’abord en supprimant l’idée d’original mais aussi en permettant les nombreux repentirs. La photographie n’est plus une « preuve » en soi d’une réalité qui a eu lieu. L’image appartient à tout le monde et la frontière entre amateurs et professionnels se réduit.
Dans le monde de l’imagerie numérique, il existe deux grands types d’images (deux grandes « familles » ): les images matricielles et les images vectorielles. La grande différence entre ces deux types réside dans la qualité du redimensionnement.
Lorsque vous agrandissez une image matricielle, elle perd inévitablement en qualité: les pixels seront visibles et vous aurez des bords « en escaliers ». De même, lorsque vous la rétrécissez, elle devient beaucoup moins nette et on a du mal a distinguer quoi que ce soit.
Ce problème ne se pose pas avec les image vectorielles ! Que vous l’agrandissiez ou que vous la rétrécissiez, elle gardera exactement la même qualité et on ne verra pas apparaitre des pixels.
L’art contemporain propose des oeuvres d’art numérique
Kacper H.Kiec
L’image en mouvement: le cinéma.
Une image animée
Le cinéma est un art du spectacle. En français, il est couramment désigné comme le « septième art », d’après l’expression du critique Ricciotto Canudo dans les années 19201. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d’un film, c’est-à-dire d’un récit (fictionnel ou documentaire), véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’images en mouvement, ou par un enregistrement et une lecture continus de données informatiques.
L’hologramme
Une image dans l’espace
L’hologramme est le produit de l’holographie. Il s’agit historiquement d’un procédé de photographie en relief. Aujourd’hui, un hologramme représente une image en trois dimensions apparaissant comme « suspendue en l’air ». Le mot hologramme provient du grec « holos » (« en entier ») et « graphein » (« écrire »).
Le célébrissime couturier Anglais Alexander Mc Queen présente en introduction à son défilé Automne-Hiver Haute Couture 2006 cette installation holographique au cœur d’une pyramide de verre : Kate Moss en « dame blanche ».
L’image de soi dans les réseaux sociaux:
Le selfie
Les téléphones portables ont permis l’émergence d’une nouvelle catégorie d’images: le selfie. Il connaît déjà ses codes dans les réseaux sociaux. Des artistes se sont emparés de ce phénomène de mode qui touche le monde entier.
JR
Les codes barres et QR code:
Des images qui contiennent des informations codées et qui peuvent déclencher des actions
Le code QR est un type de code-barres en deux dimensions (ou code matriciel datamatrix) constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. L’agencement de ces points définit l’information que contient le code.
QR (abréviation de Quick Response) signifie que le contenu du code peut être décodé rapidement après avoir été lu par un lecteur de code-barres, un téléphone mobile, un smartphone, ou encore une webcam. Son avantage est de pouvoir stocker plus d’informations qu’un code à barres 1, et surtout des données directement reconnues par des applications, permettant ainsi de déclencher facilement des actions comme :
- naviguer vers un site internet, visiter un site web ou mettre l’adresse d’un site en marque-page ;
- et donc par exemple montrer un point géographique sur une carte, telle que OpenStreetMap, Google Maps ou Bing Maps ;
- regarder une vidéo en ligne ou un contenu multimédia ; etc
Qr code
Des artistes se sont emparés des codes-barres et QR code. Présenté lors de la récente Biennale d’architecture à Venise, le pavillon exposé par des artistes russes n’a pas manqué de surprendre ses visiteurs. Et pour cause: les murs de celui-ci avaient été entièrement tapissés de codes QR!
Les signes, les symboles, les schémas, les esquisses, les logos:
Un signe : Un signe est une marque, naturelle ou conventionnelle, désignant pour quelqu’un un objet ou un concept, et destinée à être interprétée par un tiers.
Un symbole: Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son ou une marque particulière qui représente quelque chose d’autre par association, ressemblance ou convention. Par exemple, il y a des symboles pour le code de la route.
Un schéma: Le schéma (du grec ancien σχῆμα / skhễma (« manière d’être », « forme », « figure », « extérieur », « apparence », « faux-semblant »)) est une représentation simplifiée servant de vecteur de communication et souvent codifié ou symbolisé.
Une esquisse: Une esquisse est le premier jet d’une œuvre dessinée, préalable à un travail ultérieur, peint par exemple.
Un logotype: Un logotype, plus couramment appelé « logo », est une représentation typographique servant à identifier visuellement, de façon et immédiate une entreprise, une association, une institution, un produit, un service, un événement ou toute autre sorte d’organisations dans le but de se faire connaître et reconnaître des publics et marchés auquel il s’adresse et de se différencier des autres entités d’un même secteur.
En savoir plus : http://www.gentside.com/architecture/ce-pavillon-a-ete-entierement-recouvert-de-codes-qr_art44293.html
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sources
http://www.surlimage.info/index.html
http://www.fait-religieux.com/l-egypte-et-la-naissance-du-trace
Bonjour Madame Perez. Je tombe souvent sur votre site lorsque je prépare moi-même de nouvelles séquences pour mes élèves. J’aime m’y promener, découvrir vos idées, des artistes et des œuvres que je ne connais pas toujours ou que j’utilise différemment de vous. En parcourant cette page, vous abordez l’image anamorphose et je me permets de vous signaler que l’oeuvre que vous présentez comme étant celle de Georges Rousse est en fait une réalisation de Felice VARINI dont le titre est Between full and empty. Au plaisir de vous lire encore, cordialement, C. Galléa
Merci pour cette précision précieuse ! Je corrige illico !
Bonjour,
Je ne trouve pas Cui Feng sur internet pourtant son travail à l’air intéressant avez vous des informations complémentaires svp
Je ne retrouve plus ma source … embêtant
Bonjour Madame Perez. Je trouve votre site très passionnant, en cherchant des infos sur l’art numérique.
Savez vous comment analyser le travail d’un créateur d’art abstrait noir et blanc, sur papier et retranscrit sur ordinateur ; puis imprimé par un professionnel grand format ? où exposer ? si vous pouviez m’aider.
une école d’art 3 ans, déçu par la vie professionnelle, cet artiste foisonne d’idées, autodidacte, mérite d’être connu. Au plaisir de vous lire, et toujours attentive sur votre site que je vais lui indiquer.
je dois voir les oeuvres !
Merci de votre réponse rapide, c’est gentil, je vous indique son site, qui à mon avis doit être refait.
thierry5.com
Cordialement.