Le plein dans l’art contemporain
Le plein est une caractéristique de nombreuses oeuvres plastiques mais aussi numérique. Dans beaucoup d’entre elles, nait la critique de la société de consommation où les choses envahissent notre quotidien. Mais dans certaines religions, le plein montre l’harmonie céleste et divine. Il peut être violent, dénonciateur ou au contraire extrêmement poétique.
De nombreuses oeuvres traitent du plein et cet article n’est pas exhaustif. Il s’agit de montrer ici ses différentes facettes dans l’art d’aujourd’hui.
Avant de commencer l’analyse du plein dans l’art contemporain, nous allons rapidement voyager dans d’autres contrées pour voir la question de la profusion dans les oeuvres d’art mais aussi dans le temps pour voir d’où il a pris ses racines.
Le plein ici et ailleurs:
Le temple hindou Du Colosse à Saint André. Dans l’hindouisme, le temple (Mandir) est une représentation du cosmos. Dans son enceinte le monde des hommes confine à celui des divinités. L’ensemble est très coloré et poétique, le plein est exprimé dans une grande harmonie et un parfait équilibre.
Le Tāj Mahal (en devanagari : ताजमहल ; en persan : تاج محل) qui signifie « le palais de la couronne » en persan, est situé à Āgrā, au bord de la rivière Yamunâ, dans l’État de l’Uttar Pradesh, en Inde. Toutes les façades sont ouvragées.
Dans l’art aborigène, les points remplissent les oeuvres. L’art est un élément clé dans la culture aborigène. Il est toujours lié à un territoire (itinéraire, site, grotte, point d’eau…) Les Aborigènes célèbrent, chantent, dansent, miment et peignent (ce que nous appelons « art » mais qui pour eux est d’abord spiritualité) pour actualiser l’esprit ancestral créateur du lieu (au sens topographique) et présentifier, réactiver cette énergie créatrice.
Le plein dans l’art occidental:
Van Eyck, dans le Polyptyque de l’Agneau mystique représente une foule dense de personnages qui occupent une bonne place du panneau. Mais il sont statiques et figés. Michel-Ange donnera à la foule davantage de mouvement.





Le plein dans l’art contemporain:










Murakami fait de ses toiles un espace plein où la densité est très forte.
Kawamata installe des cathédrales de chaises qui remplissent tout l’espace.
Chiharu Shiota tend des fils qui envahissent le lieu de leur exposition.
Jean PIerre Raynaud En 1969, il commence à construire sa propre maison, entièrement recouverte de carreaux blancs de 15 cm par 15 cm, à La Celle Saint-Cloud. Ce sera sa principale œuvre d’art, l’objet de 24 ans de recherche sur l’espace.
Puis, quand la maison fut terminée, Jean-Pierre Raynaud ressentit un coup de « blues ». Il réfléchit longtemps à comment poursuivre son œuvre. Trois ans plus tard il eut une idée. Il allait « déconstruire » cette maison, et rassembler les débris dans des containers chirurgicaux (des pots), lesquels, exposés, formeraient une œuvre nouvelle.




Armen Rotch installe des sachets de thé pour évoquer le génocide arménien
La société de consommation américaine vue par Chris Jordan 2 millions bouteilles vides sont jetées aux Etats-Unis toutes les 5 minutes. Chris jordan est un artiste qui nous montre une vision saisissante de ce à quoi la culture occidentale ressemble. Ses images surdimensionnées illustrent des statistiques quasi inimaginables, comme l’étonnant nombre de gobelets en carton que nous utilisons chaque jour.
Thierry Ehrmann dans la Demeure du Chaos, offre une vision apocalyptique remplie d’oeuvres d’art disparates et cacophoniques.
Voici une photo d’une exposition de Pascale Marthine Tayou, une immense installation très colorée constituée de « sacs en plastique » suspendue dans la galerie intérieure ouverte.
Le plein dans l’art numérique:
Natalia Rojas, the faces of facebook
Jean François Rauzier, dans Hexadécimal revisite les peintures célèbres en donnant une sensation de plein.
La semaine prochaine: un article sur le vide dans l’art ! A suivre donc.
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