L’infini dans l’art connaît plusieurs formes. Allié aux mathématiques c’est sous celle du ruban sans fin de Möbius qu’il trouve une expression plus adéquate.
Pythagore a pensé que tout pouvait être exprimé en termes de rapports de nombres entiers, Le nombre d’or en est une illustration: manifestation de l’harmonie du divin dans l’ordre du visible.
Dans l’art de l’Islam, où règne l’interdit de la figuration, l’infini est souvent au coeur des compositions.
Les entrelacs sont également une représentation de l’infini. En peinture, les entrelacs sont des sortes de rubans enchevêtrés se répétant de nombreuses fois pour suggérer l’infini. Les croisements peuvent se suivre du regard comme une forme labyrinthique. « C’est le symbole du mouvement sans fin de l’évolution et de l’involution. C’est le principe cyclique qui se régénère par lui-même et en lui-même. Aucun centre unique existe car les entrelacs sont basés sur le principe de l’infini en constante expansion et contraction. »1
Grande Mosquée de Kairouan
A la Renaissance, c’est sous la forme de paysages sans fin que l’infini se déploie. La perspective est réduction infinie de l’espace en un point: le point de fuite.
Piero della Francesca, Cité idéale
La Joconde, Léonard de Vinci. La perspective aérienne permet de représenter l’horizon éloigné métaphore de l’infini.
Escher représente des espaces sans fin.
Au XXème, l’infini devient le sujet de l’oeuvre avec Brancusi.
Colonne sans fin, Brancusi
KOGLER Peter (né en 1959), Chaos, 1996,
David McCracken, escalier qui se réduit petit à petit et qui donne l’impression de monter vers l’infini
Aase Texmon Rygh
Keizo Ushio, Ruban de Möbius, Granite, 2 mètres. (Mihama, Japon, 1990)
“Moebius in Space Planet”, à « Sculpture by the Sea » ( Bondi, Australie, 2011)
Max Bill, ruban sans fin
Paul Griot: il est intéressant de remarquer chez cet artiste que la matérialité s’est emparée de ce symbole affichant une texture singulière.
Robert R Wilson
Vito Acconci
Junichiro Ishii : « Rue de l’Infinité » – 2007
Chambliss Giobbi, un ruban sans fin avec des voitures miniatures
La mise en abyme est aussi une expression de l’infini
La publicité met en scène l’infini avec cette technique
Rappelons aussi que Google, le nom de l’entreprise, vient de « googol », prononcé de manière déformée, d’un mot d’enfant chargé d’évoquer la quantité quasi infinie d’informations qui se trouvent sur la Toile.
Les fractales enfin sont également une représentation des deux infinis.
« L’Algorithme de Babel » – impression numérique sous plexiglas – 105 cm x 40 cm – 2010
« L’Algorithme de Babel – autrement dit la méthode, le processus établi par Jean-Claude Meynard pour créer ses différentes déclinaisons de Babel – est la fractalisation de la silhouette humaine, sa démultiplication : l’homme-graphe se déploie comme une séquence d’écriture, une sorte de code génétique qui donne, en soi, une figuration de l’infini. »2
« Le Cube » – impression numérique sous plexiglas
90 cm x 120cm – 2003 « Ce cube fractal est fait de cubes qui se répètent – micro/macro – à l’infini et qui s’encastrent les uns dans les autres à la manière des poupées russes ».2
La célèbre vague d’Hokusai est à rapprocher des fractales. La grande vague est constituée de petites vaguelettes.
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