L’art est-il responsable ? Comment se positionne-t-il face à l’actualité ? Ou alors n’est-il qu’un simple divertissement où la seule responsabilité qui lui incombe serait de faire plaisir aux gens ?
Mais qu’entendons-nous par responsabilité ?
Définition de responsabilité : Etymologie : du latin respondere, se porter garant, répondre de, apparenté à sponsio, engagement solennel, promesse, assurance. La responsabilité est l’obligation de répondre de certains de ses actes, d’être garant de quelque chose, d’assumer ses promesses.
Quelles doivent être les promesses de l’art ? Uniquement celle de nous divertir ou alors de nous permettre de sortir grandi, élevé, poussé dans l’exercice de nous mêmes ?
« Comprendre ce que peut recouvrir un art engagé ou politique passe par un examen critique de la modernité et de ce qui se joue dans le passage à l’âge contemporain. La vitalité d’une fonction critique de l’art contemporain ne concerne plus le contenu des œuvres mais leur axe relationnel : une « Adresse » que Sartre a définie comme un pacte d’égalité entre l’artiste et le récepteur. La responsabilité ou l’éthique – artistique est esthétique : elle consiste à construire une place égalitaire pour le spectateur dans l’œuvre. » Adeline Caillet.
Plus loin dans son article, elle cite Jean-Paul Sartre reprochant aux écrivains de ne pas s’être prononcés sur la Commune :
« L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le procès de Calas, était-ce l’affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ? L’administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d’écrivain». (1)
Picasso, David, Goya, Banksy, Ernest Pignon-Ernest et tant d’autres ont pris leur responsabilité d’artiste en alertant leur public des dérives possibles.
Je vous invite à relire les articles suivants :
La promesse de l’art est d’éveiller nos consciences, de nous rassembler au lieu de nous diviser, de nous rappeler le passé comme de nous présenter l’avenir. La promesse de l’art est de nous faire sortir grandi et plus apte à décrypter les situations présentes qu’elles soient politiques, éthiques ou esthétiques. Les trois sont intimement liées.
La promesse de l’art est de nous montrer le chemin de la liberté et de la pleine conscience.
Réfléchissons bien.
Performance artistique à Zhengzhou, en Chine
(1)Jean-Paul Sartre, « Présentation », Les Temps Modernes, n° 1, automne 1945.