la pensée systémique

La pensée systémique a été élaborée par Donella Meadows pour le monde de l’entreprise considérée comme un système complexe.

Les théories comportementalistes ont divisé les tâches complexes en tâches simples et c’est l’inverse qui se produit dans l’approche systèmique où le tout est au coeur du processus.

Qu’est ce que la pensée systémique ?

« la pensée systémique conditionne toutes les disciplines de l’apprentissage. La pensée systémique est une discipline qui consiste à voir les phénomènes dans leur intégralité. Elle permet d’étudier les interrelations plutôt que les éléments individuels, d’observer des processus de changement. Elle permet d’observer les « structures » qui sous-tendent les situations complexes, et de mettre le doigt sur les effets de levier capables de les modifier. » (0)

Un système est un ensemble d’éléments qui est organisé de façon cohérente en vue de remplir une fonction ou d’atteindre un objectif. Il existe :

  • des systèmes simples (linéaires et prévisibles) du type A==>B==>C, comme par exemple une fonction mathématique.
  • des systèmes compliqués, composés de plusieurs systèmes simples, et donc analysables par décomposition comme par exemple un logiciel informatique.
  • des systèmes complexes (non linéaires et imprévisibles) comme le corps humain. (1)

La pensée systémique vise à comprendre les systèmes dans leur ensemble plutôt que dans leurs parties.

Un système complexe:

Un système complexe est un ensemble constitué d’un grand nombre d’entités en interaction qui empêchent l’observateur de prévoir sa rétroaction, son comportement ou évolution par le calcul. L’approche d’un systèmecomplexe se fait toujours de manière interdisciplinaire. L’art, par exemple, est imprévisible. Un système est dit complexe si le résultat final n’est pas prédictible directement en connaissant les règles qui disent comment le système change.

Un système est un ensemble cohérent de composants en interaction.

Par exemple, la représentation des paysages est à lui seul un système complexe. « De l’aube de la Renaissance à l’aube de la modernité, l’art pictural va se perpétuer sous le signe d’un seul système : celui de l’imitation. Système symbolique, complexe, à l’intérieur duquel vont se produire des styles nés des échanges, des interactions, des emprunts, des refus, des intégrations entre eux mêmes.  » (2). On peut également penser à la représentation de l’espace, du temps, de la lumière, du corps, etc.

Prenons le cas des arts plastiques

 

On voit bien que l’art est composé de plusieurs sous-systèmes complexes intriqués comme le marché de l’art, l’éducation à l’art, l’esthétique, etc. Ces sous-systèmes sont composés d’éléments pouvant être complexes eux aussi. Un système complexe s’apparente à une structure dynamique dont chaque partie a des incidences sur le tout et que le tout dépasse le nombre des parties.

Pour entrer dans la pensée des systèmes complexes, un détour par Edgar Morin semble nécessaire:

Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur:

  1. Les cécités de la connaissance: les erreurs et l’illusion
  2. Les principes d’une connaissance pertinente
  3. Enseigner la condition humaine
  4. Enseigner l’identité terrienne
  5. Affronter les incertitudes
  6. Enseigner la compréhension
  7. L’éthique du genre humain.

La pensée complexe est au coeur de son ouvrage: « La connaissance pertinente doit affronter la complexité. Complexus signifie ce qui est tissé ensemble ; en effet, il y a complexité lorsque sont inséparables les éléments différents constituant un tout (comme l’économique, le politique, le sociologique, le psychologique, l’affectif, le mythologique) et qu’il y a tissu interdépendant, interactif et interrétroactif entre l’objet de connaissance et son contexte, les parties et le tout, le tout et les parties, les parties entre elles. La complexité, c’est, de ce fait, le lien entre l’unité et la multiplicité. Les développements propres à notre ère planétaire nous confrontent de plus en plus souvent et de plus en plus inéluctablement aux défis de la complexité. Par conséquent, l’éducation doit promouvoir une « intelligence générale » apte à se référer au complexe, au contexte, de façon multidimensionnelle et dans une conception globale. « . Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur

Les nouveaux programmes centrés sur les compétences apprennent aux élèves à apprendre, à connaître les modalités des apprentissages. C’est bien ce qui leur permettra d’appréhender la complexité du monde.

« L’homme ne s’accomplit en être pleinement humain que par et dans la culture. Il n’y a pas de culture sans cerveau humain (appareil biologique doté de compétence pour agir, percevoir, savoir, apprendre), mais il n’y a pas d’esprit (mind, mente), c’est-à-dire capacité de conscience et pensée sans culture. L’esprit humain est une émergence qui naît et s’affirme dans la relation cerveau-culture. Une fois que l’esprit a émergé, il intervient dans le fonctionnement cérébral et rétroagit sur lui. Il y a donc une triade en boucle entre cerveau // esprit //culture où chacun des termes est nécessaire à chacun des autres. L’esprit est une émergence du cerveau que suscite la culture, laquelle n’existerait pas sans le cerveau. » Edgar Morin

(0)http://dea128fc.free.fr/CoursA/A2-ManagementChangement&TIC/expo/thierry/dossier%20apprentissage%20organisationnel.pdf

(1) http://www.pourquoi-entreprendre.fr/adopter-la-pensee-systemique-et-entreprendre-efficace/

(2) http://www.afscet.asso.fr/resSystemica/Paris05/pibot.pdf

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