La bienveillance en arts plastiques

Le concept de bienveillance revient de manière récurrente dans les BO notamment d’arts plastiques. « Pour entrer dans les apprentissages soutenus par ce dispositif, cette posture bienveillante doit s’accompagner d’une exigence concernant le projet de l’élève. Il est essentiel de considérer les premières recherches, non comme des erreurs, mais comme des essais qu’il y a lieu d’encourager et de poursuivre, dans une démarche d’exploration ouverte. »(1) Mais qu’entend-on par bienveillance ? Est-ce de la gentillesse, s’agit-il de fermer les yeux sur les comportements déviants, cela consiste-t-il à valider toutes les compétences pour chaque élève ? Nous ne mettons pas tous les mêmes valeurs derrière cette posture.

Quelle différences faisons-nous entre confiance et bienveillance ?

Bienveillance :

D’après le « dictionnaire étymologique de la langue française », par B. de Roquefort (1829) bienveillance ne vient pas de benevolentia mais bien de bona vigilantia, la bonne vigilance ou le fait de bien veiller. Même racine que veille, vigie, vigilance etc. Le sens de soin attentif, d’attention soigneuse qui fait veiller (veillée des morts, veillée des gardes, des heures de nuit, etc). Cette fausse étymologie a ainsi permis un détournement du sens qui aujourd’hui est synonyme de gentillesse, alors qu’il s’agit plutôt d’exercer une bonne vigilance, d’être attentif.

  • La bienveillance consiste, résume Catherine Gueguen, « à porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement, en souhaitant qu’il se sente bien, et en y veillant ».— (Christine LegrandPour une éducation bienveillante – Journal La Croix, page 13-14, 16 septembre 2015)

Vigilance : Attention que l’on porte avec diligence, avec activité, sur quelque chose ou sur quelqu’un.

La bienveillance serait de l’ordre de l’accompagnement positif d’une personne.

Mais comment être bienveillant avec des élèves qui ne respectent pas les règles ?

Catherine Guéguen est pédiatre et spécialiste en neurosciences.

La bienveillance est fondamentale pour le développement du cerveau de l’enfant. Les punitions et autres gestes négatifs ne permettent pas à l’enfant de se construire correctement et dans l’épanouissement. Une étude montre que les effets sont contraires sur les enfants et risquent de causer des dégâts importants. Ces méthodes punitives rendent les enfants et même les adolescents durs et insensibles et peuvent mener ceux-ci vers la délinquance. Les méthodes sévères n’ont rien de constructif. Il ne s’agit pas d’être laxiste mais de savoir donner un cadre dans la bienveillance. il suffit de manifester son désaccord et de ramener l’enfant à une attitude acceptable et de l’encourager. « Tu vas apprendre à faire autrement et je te fais confiance ! ». Catherine Guéguen conseille de ne pas dire à l’enfant « Tu n’es pas gentil, tu es paresseux » finalement de poser un jugement sur la personne. Un enfant élevé dans l’empathie développera la sienne et se construira de manière sociale.

Un enfant de trois qui sen sent dans l’insécurité aura des réactions comme la violence, l’attaque, la fuite ou la sidération. Ce fait est dû à la dominance de son cerveau archaïque. Il va sécréter des molécules de stress qui à la longue peuvent être toxiques pour son cerveau: destruction de neurones essentiel au développement. En revanche, dans un climat de confiance, il va sécréter  des molécules qui vont lui faire ressentir un sentiment de bonheur qui va lui permettre de se construire positivement.

La bienveillance est donc fondamentale dans nos classes, accordée à tous même dans les cas difficiles.

endorphine : Une endorphine (de l’abréviation endogenous morphine — morphine endogène) est un neuropeptide opioïde endogène, c’est-à-dire un peptide agissant comme un neurotransmetteur, produit par le corps, agissant sur les récepteurs opiacés, sans toutefois être chimiquement apparenté aux composés de l’opium.

Le cortex orbitofrontal :

Le cortex orbitofrontal (OF) est une région du cortex cérébral qui entre en jeu dans le processus de décision. Il est situé en position antérieure et sur la face inférieure du cortex préfrontal. Il prend son nom des lobes frontaux et du fait qu’il est situé au-dessus des orbites.

Cette partie du cortex préfrontal est en connexion avec le thalamus. Parce qu’il est actif dans les émotions et le système de récompense, le cortex orbitofrontal est souvent considéré comme faisant partie du système limbique.

Le maternage aurait des effets positifs sur la construction de la mémoire de l’enfant. Les hommes sont aussi capables de le faire.

Le terme d’accompagnement positif est crucial pour permettre à l’enfant de grandir sereinement. Cela va de l’entrée en classe jusqu’à la fin du cours voire même dans la cour de récréation.

Ainsi le vieux proverbe « qui aime bien châtie bien », revisité par les découvertes en neurosciences devient « qui aime bien, explique bien ».

En arts plastiques, cette bienveillance est cruciale. En effet, les élèves entretiennent avec cette discipline un rapport privilégié et cela dès la maternelle. Il est important de ne pas juger la personne mais de l’encourager à aller de l’avant.

(1) http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Arts_plastiques_et_education_musicale/24/0/RA16_C2_C3_AP_erreur_en_AP_743240.pdf

(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Cortex_orbitofrontal

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