Le plafond dans l’art

Un article consacré au plafond et ses différentes formes dans l’art.

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Le plafond dans l’art

En cette période de confinement, nous allons avoir du temps pour contempler nos plafonds. Blanc, lisses, devant se faire oublier, il s’étend sur nos têtes. Pourtant de nombreux artistes ont réalisé des plafonds aussi riches que variés. Peints, sculptés, fait de matières ou en trompe-l’œil, les plafonds témoignent de l’ingéniosité des artistes. De la Chapelle Sixtine par Michel-Ange au plafond de Miquel Barcelo aux Nations Unies, les plafonds deviennent des œuvres d’art à part entière : des œuvres qui dilatent l’architecture, des plafonds oppressants, des plafonds qui invitent à la contemplation, d’autres qui font voler en éclat l’architecture. On se rend compte qu’avec ces plafonds plastiques, c’est l’ensemble de la pièce qui se perçoit différemment.

 

On pourrait imaginer une séquence avec des élèves de 3ème consistant à modifier la perception du plafond de leur chambre. N’est-ce pas leur proposer de défier le confinement en leur demandant de réaliser la maquette de leur chambre (réaliste) où le plafond changera radicalement la perception de cette pièce ?

 

 

Le plafond céleste la Sainte Chapelle Paris

Le plafond et les murs parés de vitraux sont dans un même prolongement. L’idée est de transporter le spectateur vers la contemplation et la méditation sur le divin. Les piliers s’élancent jusqu’au ciel dans la même continuité. La voûte céleste met en valeur les vitraux.

La lumière réelle passe à travers les murs de verre tandis qu’une lumière suggérée, divine, sacrée, virtuelle est incarnée par le plafond bleu parsemé de fleurs de lys offrant au regard sa constellation d’étoiles.

 

Le plafond à caissons

Un plafond à caissons est en architecture un plafond, un soffite ou une voûte couvert ou construit avec des compartiments disposés de façon régulière (généralement en forme de grille orthogonale). Les formes géométriques usuelles sont le carré, le rectangle et l’octogone.

 

Le plafond à histoires Michel-Ange, Giotto

Giotto a peint au XIIIème siècle la Basilique Saint François d’Assise. Les murs relatent l’histoire de Saint François et le plafond est peint en bleu afin d’assurer une continuité entre les murs et celui-ci. Le plafond est en harmonie avec les scènes représentées.

Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine fait du plafond une surface à histoires. Les parois des murs et le plafond sont dans la même continuité : ils se répondent et se mettent mutuellement en valeur. Le spectateur est happé par la peinture. Son corps tout entier est sollicité par l’œuvre d’art. Le thème central en est la Genèse. Ces représentations impressionnantes, qui démontrent une parfaite maîtrise de l’anatomie humaine et du mouvement des corps, ont radicalement transformé la peinture occidentale. La scène de La Création d’Adam a acquis une renommée universelle.

 

Le plafond illusion Pozzo

Le plafond épouse l’architecture qui a tendance à se faire oublier. Tout est mis en scène pour amener le spectateur à contempler la scène divine qui converge vers le centre de la pièce. Drapés, mouvement des corps, postures : tous les éléments tendent vers le point le plus haut de la pièce.

 

Percer le plafond Mantegna, La chambre des Epoux, Mantoue

Mantegna débuta les travaux par le plafond qu’il orna d’une riche décoration à l’antique en faux stucs sur fond d’or. La voûte provoque une autre illusion : son centre est ouvert par un oculus, prise d’air et de lumière en trompe-l’oeil inspiré de celle du Panthéon de Rome, entourée d’une balustrade depuis laquelle des anges, des hommes, des femmes, un paon regardent vers le bas de la pièce, nous donnant l’illusion d’être au fond d’un puits assez profond. Le plafond est percé par la peinture et l’illusion.

 

Le plafond matière Barcelo, Jan Fabre

Avec Barcelo, le plafond devient support de peinture projetée, matière picturale. Des stalactites de peinture colorée irradient le plafond. Le plafond de Barceló est si vaste qu’on ne peut pas en avoir une vision d’ensemble.

Jan Fabre quant à lui, colle des scarabées sur le plafond. Une des œuvres les plus célèbres de Jan Fabre est le revêtement du plafond de la salle des Glaces du Palais Royal de Bruxelles, inauguré en octobre 2002 par les souverains, qu’il a recouvert de 1,4 million de carapaces de scarabées.

La lumière joue sur les nuances irisées des ailes éveillant des tonalités bleu vert venues des profondeurs sylvestres.

 

Le plafond jardinières : Les Communs, avec l’installation lumineuse de Pedro y Juana Photo: Peter McCullough © MCA Chicago

Pedro y Juana suspendent des lustres et des jardinières dans cet espace plastique. La nature a envahi le plafond avec ces suspensions. Le rapport au plafond est modifié : le sol est propulsé dans les hauteurs.

 

 

Le plafond renversé : Carsten Höller, Upside Down Mushroom Room, 2000, « Livres suspendus »Entrée du Musée d’Art Moderne d’Istanbul – Turquie

Carsten Höller dispose de gigantesques amanites tue-mouches au plafond. Le rapport au corps est modifié : le plafond devient un sol céleste. La taille monumentale des amanites crée un rapport particulier avec le spectateur qui se sent plus petit et comme écrasé par ces champignons vénéneux. Le public se sent un peu comme Alice dans Alice au pays des merveilles…

Snake Ceiling, 2009, Ai Weiwei, Beijing

Un serpent s’est approprié l’espace du plafond. L’utilisation du plafond invite le spectateur à lever la tête.

 

 

Le plafond ce 5ème mur Haring Kusama

Keith Haring dessine sur les murs et plafonds ses caractéristiques personnages : murs et plafonds sont dans le même prolongement. Le spectateur perd sa perception du volume dans cet espace : tout est dans la même dimension.

Même procédé avec Yayoi Kusama qui met en immersion le spectateur dans ses installations. Elle propose un environnement plastique et coloré.

 

Tout sauf un plafond plat Gehry

L’architecte crée des formes organiques et courbes bien souvent. Pas de plafond plat dans ses productions. La forme est sculpturale : le spectateur est happé par le volume des pièces et leurs plafonds.

 

 

 

4 commentaires

  1. Thierry

    C’est toujours aussi intéressant.
    Je l’ai regardé avec le point de vue de confinement… regarder son plafond.
    En réponse au plafond et toujours conditionné par le confinement: « De ma fenêtre… »
    La fenêtre dans l’art.

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