Un « pitch », Concevoir une phrase courte qui résume l’histoire
Pour notre exemple “il s’agit de la rencontre d’un poilu de la guerre 14/18 et d’un petit chien.”
Voilà pour l’idée à développer.
Le synopsis
Nous avons l’idée fondamentale, mais on en est loin de pouvoir remplir les 6 pages prévues … il va falloir approfondir les idées !
À quoi ça sert un synopsis ?
– Donner une intrigue à la BD, une ligne narrative directrice que le ou les protagoniste(s) vont devoir suivre.
– Donner au lecteur quelques indications sur la narration et lui donner l’envie de lire la BD.
Que met t-on dans un synopsis ?
Le synopsis comprend:
–l’histoire principale,
–le nom des protagonistes,
–le lieu et un marqueur temporel.
Dans notre exemple, le synopsis serait : « Un pauvre poilu de la guerre de 14/18 durant l’hiver 1915 recueille un petit chien errant complètement égaré. L’animal devient rapidement son ami. Le chien ne comprend pas la folie des hommes. L’animal le prévient quand il sent que les combats vont reprendre et l’avertit en aboyant. Le poilu échappe à bien de mauvaises situations grace à son petit chien. Le chien finit par quitter la tranchée au risque de se faire tuer mais préfère regagner sa liberté tandis que le poilu reste prisonnier dans son trou. »
Dans ce synopsis, le ton du récit est dramatique. L’indice temporel montre que c’est vers Noël 1915 où commence l’histoire. On sait aussi que le jeune homme nommé Daniel est malchanceux, des passages humoristiques sont à prévoir, des situations provoquées par malchance. Viennent les questions indirectes que se posent les lecteurs du synopsis:
-Qui est vraiment le poilu et quel caractère a le chien ?
-Pourquoi le chien veut-il regagner sa liberté quitte à perdre son ami ?
–Comment le chien va-t-il vivre dans la tranchée ?
L’enchaînement entre les interrogations indirectes et les indications sur l’histoire vont inciter le lecteur à vouloir en savoir d’avantage.
Les scénaristes doivent tout savoir : la fin doit être connue avant d’écrire le début.
Etat des lieux :
des personnages principaux :
–Daniel, un jeune poilu malchanceux
-un jeune chien qui arrive par hasard, qui a le flair pour le tirer de toutes les mauvaises situations.
– des fiches « personnages » beaucoup plus détaillées avec des détails sur leur caractère, leur personnalité, leurs attributs, des caractéristiques physiques.
L’intrigue principale est composée d’un incident déclencheur ( incident qui amène au nœud dramatique ), d’un nœud dramatique ( l’élément déclencheur qui va faire que le protagoniste se retrouve avec un objectif ) d’un climax ( ou d’un dénouement ) ( Tout les soucis trouvent leur solutions et le protagoniste arrive à atteindre son but ).
La structure
Dans le début, présentation des personnages, installation de l’histoire : dans le temps et dans l’espace ainsi que le climat du récit. Il faut qu’à la fin de la première partie, on réponde aux questions par rapport à l’histoire: « qui?, où? et quand? », si c’est une BD humoristique, dramatique ou autres. Et tout ça dès les premières pages.
Ensuite vient le milieu, c’est là que l’histoire va se dérouler. Comment savoir qu’on passe du début au milieu ? Et bien souvenez-vous qu’on a une ligne narrative principale, et bien la fin de la première partie se termine au nœud dramatique de l’intrigue principale.
Dans notre cas, l’incident déclencheur sera la rencontre de nos deux héros.
Le nœud déclencheur sera que Daniel est sauvé par le chien d‘une rafale de balles.
Le déroulement : Les séquences.
A ce stade de l’élaboration du récit, il faut mettre de l’action, prévoir des évènements qui vont enrichir l’histoire. Mais combien de cases dure une action ? Tout dépend de la taille de la bande dessinée. Dans ce cas de bande-dessinée à 6 pages on peut fixer à 1 action par page dont le dénouement s’effectue en fin de page.
Une seconde règle, c’est que une séquence = un lieu = une action = un temps.
Voici les idées que l’on peut trouver : (je ne me suis pas cassée la tête, vous devrez faire mieux)
1) La mise en situation et la rencontre. ( Première partie: le début )
2) Médor pense que les hommes sont fous. Situation du décor.
3)Médor avertit Daniel d’une attaque ( Deuxième partie : le déroulement )
4) Scène de bataille.
5) Daniel a perdu son chien. Il le cherche de partout.(visite d’une tranchée)
6) Daniel retrouve le chien. Daniel lui remet la Médaille de la Reconnaissance Française. Scène d’adieux.
Commençons par composer le récit par planche. A ce stade, il est évident qu’il faut déjà se représenter par l’image le récit afin d’avoir des planches agréables à voir et dont on a envie de connaître le récit.
A ce stade de l’évolution de la bande-dessinée, il est nécessaire de consulter le dessinateur ou de se figurer les cases afin d’adapter le scénario à l’image.
Page 1 ( page seule à droite ) :
Sur le talus d’une tranchée, au loin, un jeune poilu remarque une ombre étrange qui avance vers lui. Il s’agit d’un chien égaré qui cherche un refuge. Le soldat le recueille dans sa tranchée pour le sauver de quelques tirs de mitraillette.
Page 2 et 3 ( double page, double planche, c’est un moment fort et ça va permettre de mettre en place le décor )
Le chien lie connaissance avec le soldat qui l’appelle depuis la tranchée. Série d’images en alternant les points de vue sur le soldat et sur le chien qui ne comprend pas les raisons de cette guerre. Le climat est calme (vignette panoramique sur la tranchée ) quant tout à coup le chien se met à aboyer (gros plan en zoom avant sur lui) pour avertir le soldat que le combat va reprendre. Ce dernier finit par comprendre juste au moment où une grenade atterrit dans la tranchée faisant plusieurs blessés.
Page 4
Le soldat et le chien marchent dans la tranchée (travelling vers la droite) et découvrent les ravages du combat. aboiements de détresse (ouhouhouh sur toute une case rectangulaire étroite). Le soldat veut lui donner une tranche de pain mais le chien ne la prend pas. Daniel tourne la tête et perd le chien de vue.
Page 5
Le soldat cherche le chien dans toute la tranchée. Plusieurs cases où l’on voit différents cris pour appeler le chien avec des expressions différentes. Poursuite de la visite de la tranchée.
Page 6
Le soldat retrouve le chien. Il lui remet la Médaille de la Reconnaissance Française. Gros plan sur la médaille puis le chien s’en va la médaille à son cou. Le soldat reste prisonnier de son trou.
Le scénario final case par case :
Page 1 / Type 1-3-1
Le type de présentation de cette page est une planche de trois lignes de vignettes première ligne 1 seule case, deuxième ligne 3 cases et enfin dernière ligne : une case portrait.
Case 1
Phrase du récitatif : « Champ de bataille de Verdun. 24 décembre 1915. » en haut de la case. Il neige et il fait froid.
Vue d’ensemble de la tranchée par temps de nuit.
Case 2 ( 1/3) <== Correspond à la largeur de la vignette par rapport à la largeur de la planche.
Vue éloignée de l’ombre du chien.
Case 3 (1/3 )
La vue se rapproche sur le chien, zoom avant.
Case 4 ( 1/3 )
Gros plan sur le chien. Bulle de pensée du chien « Un maître » qui déborde sur la case 1.
Case 5 ( 1 et hauteur1/5 )
Gros plan sur les yeux du soldat dont on voit dans la pupille le reflet du chien.
Case 6 (1 )
Gros plan sur le visage du soldat dont on découvre 2/3 du visage. Bulle de pensée « Un chien ! » qui déborde sur la case 5
La première page est dessinée et donne envie de connaître la suite de l’histoire. Le temps est posé, le décor planté et tout est prêt pour recevoir l’intrigue.
Autre tutoriel pour créer une bande-dessinée, plus complet qui a servi de base à cette page: http://md-board.forumactif.fr/t107-tuto-pour-creer-un-scenario
En même temps que le scénario se peaufine, il est nécessaire de se représenter les personnages de dos, de face et de profil.