Enseigner en situation de contrainte

On a l’habitude d’enseigner dans notre salle d’arts plastiques avec tout le matériel nécessaire à disposition. Or, en cette épidémie de Covid, nous sommes amenés dans certains établissements à présenter nos cours dans des salles non dédiées aux arts plastiques.

Que faire sans peinture, sans nos outils soigneusement rangés dans nos placards ? Nous nous trouvons bien démunis dans ces salles souvent bien trop étroites pour faire également nos mises en commun autour des travaux.

Au milieu de ma carrière, j’ai entendu parler d’un collègue qui pendant un an a travaillé avec ses élèves uniquement avec des feuilles blanches.

En effet, il n’est pas certain que la surenchère de matériel permette de faire systématiquement de bonnes séquences. Qui peut le moins peut le plus !

Presque toutes les entrées des programmes peuvent être traitées avec peu de moyens. C’est peut-être aussi l’occasion de se focaliser sur les apprentissages fondamentaux et les compétences.

On peut faire beaucoup de choses ludiques avec seulement le cahier d’arts plastiques et les outils présents dans les trousses de nos élèves.

Par exemple sur l’écart, on peut aborder des notions très variées avec un matériel simple ; la forme, la trace, les contours, les couleurs, les points de vue, le geste, etc

Pour ma part, j’ai saisi cette situation de crise pour repenser mes enseignements : cette nouvelle organisation permet de se refocaliser sur les fondamentaux : en effet il vaut mieux concevoir une séquence qui fonctionne avec peu de moyen que d’échafauder une séquence qui impressionne avec la surabondance de moyens mais où les apprentissages sont moindres.

Pourtant, on sait que des nouvelles techniques peuvent enrôler les élèves dans une situation de recherches. Mais on peut tout aussi bien les emmener dans une pratique plastique riche et variée avec seulement ce dont ils disposent dans la salle de classe.

Et on peut faire d’incroyables choses avec par exemple des matériaux de récupération. En effet, j’ai enseigné au CUFR de Mayotte où la situation est complexe : pas de moyens dans les écoles, pas de matériel. Les salles sont inappropriées et vétustes. Dans ce cadre particulier : les enseignants sont amenés à travailler avec le minimum toute l’année !

Un conseil : reprendre les programmes et chercher pour chaque entrée ce qu’il est possible de faire avec peu de moyens.

Voici un exemple de proposition pour le cycle 3 :

 

Donc à nos crayons, et concevons des séquences inédites adaptées à ce contexte difficile !

Bonne continuation !

4 commentaires

  1. Hervé

    Je vous remercie vivement pour tout votre travail et témoignages. Je découvre votre site et cela m’impressionne. Une belle aventure s’ouvre au delà des contingences actuelles. Bien à vous.

  2. rcassandre

    J’ai enseignée dans un collège en outre mer ,où il n’y avait pas de matériel,où les élèves n’avait rien dans les trousses non plus.Impossible de tenir l’année comme ça.Il y a quand même un minimum requis.

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