Protégé : Un plan-séquence pour « franchir la porte », 4ème

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Un plan-séquence pour « franchir la porte », 4ème

Un plan séquence, comme son nom l’indique, est une séquence (chapitre) tourné sans coupure (un unique plan). Cela implique donc une synchronisation absolue entre les mouvements de caméra, le jeu des acteurs, la lumière, etc. Ajoutons à cela le problème de concentration et de qualité de jeu attendu par les acteurs lors de telles séquences et l’on comprend mieux la difficulté inhérente à ce genre de plans. Surtout quand, un acteur (ou une actrice) doit se livrer à un long monologue émotionnellement fort, d’une seule traite, sans coupure aucune, et surtout, sans droit à l’erreur. Cette technique élimine toute intervention de montage après le tournage. 

« Le premier intérêt qui vient à l’esprit pour le plan-séquence est qu’il rend la scène plus réaliste que si elle était composée de nombreux plans. L’impact sur le spectateur est souvent bien supérieur lorsque l’on utilise la technique du plan séquence. Les plans séquences les plus appréciés sont ceux qui durent plusieurs minutes, qui suivent les personnages ou l’action sur une distance significative en s’affranchissant des contraintes spatiales. L’immersion est totale durant ses séquences ou on ressent vraiment la difficulté que peut rencontrer le personnage lors de son déplacement. Le plan séquence permet également de jouer sur le rythme. On peut ainsi créer une atmosphère particulière. Accompagnés d’une musique douce, des mouvements lents de caméra créeront une ambiance légère. Enfin, le plan séquence peut mettre en avant la performance physique d’un comédien pratiquant lui-même une cascade ou pour une scène de danse. « http://devenir-realisateur.com/mouvement/plan-sequence/ Concrètement, réaliser un plan-séquence suppose que la caméra filme en continu durant le tournage de l’ensemble de la séquence.

Temps 1:

Représenter au crayon à papier les différents angles et cadrages de votre plan-séquence qui montrera le chemin observé par un personnage franchissant une porte. Vous pourrez filmer un camarade passant la porte ou au contraire réaliser votre séquence sans acteur. Le personnage pourra avoir plusieurs façons de franchir cette porte :

– normalement

– avec hésitation

– avec détermination

– vu de face

– vu de dos

– en pleine lumière

– en contre-jour

etc. Le plan-séquence nous évoquera la personnalité de l’acteur.

porte

Temps 2:

Filmer le plan avec une caméra d’après les croquis effectués au préalable. Durée du plan séquence: 40 sec

Vocabulaire: document de l’académie de Lille

voca_film_espace

 




Temps 3:

Réaliser une production plastique avec un effet de surprise qui sera installée sur le seuil de la porte (intérieur et extérieur) et qui prendra en compte les mouvements de l’oeil du spectateur.

Temps 4:

Avec la caméra, restituer le regard du spectateur qui découvrira votre installation sur le seuil de la porte. Vous imaginerez ce film comme une promenade du regard.

Comment penser une installation in situ lorsque l’œil du spectateur est remplacé par une caméra ?

Objectifs visés:

Prendre en compte les points de vue du regardeur et de l’auteur et de l’acteur

Exploiter la dimension temporelle dans la production

Apprentissages:

Elaborer des plans et les monter en séquence.

Exploiter les appareils numériques à des fins de création.

Utiliser divers médiums: vidéo

Connaître le vocabulaire spécifique de l’image

Références artistiques:

La Corde, d’Alfred Hitchcock est un film tourné avec une dizaine de plans-séquence uniquement.

Rope (La corde)_1948_plan séquence_va-et-vient-bonne

Shining, de Stanley Kubrick

Cette scène du couloir dans Shining est une pure réussite. La caméra placée près du sol suit le jeune Danny à travers les couloirs peu rassurants de l’hôtel. Nous sommes vraiment dans la peau du personnage avec le point de vue de la caméra qui épouse parfaitement les mouvements du jeune garçon. La musique inquiétante ajoute un effet effrayant à cette scène.

Carlos Saura, Sevillanas 

La caméra tourne lentement autour des danseurs effectuant un mouvement continu. Celle-ci évolue comme un « troisième » danseur épousant parfaitement les mouvements du couple. Cette scène extrêmement difficile à tourner est un exemple magistral de plan-séquence où chaque mouvement a été chronométré et pensé en fonction de la caméra pivotant sur elle-même en panoramique: Un panoramique est un mouvement de rotation de la caméra sur l’un ou l’autre de ses axes, à l’horizontal ou à la verticale. La caméra peut être activée sur son axe vertical, de gauche à droite ou inversement, c’est un panoramique horizontal, identique au mouvement de la tête quand l’horizon est parcouru par le regard (en anglais panthe camera is panning). Ce panoramique a pour effet de magnifier le mouvement de tête et d’épaules des danseurs.

Festival du film mobile:

La soif du mal, Orson Welles. Ce plan-séquence montre plusieurs situations qui s’enchaînent sans coupure et dans un mouvement continu. Tout est minuté et le mouvement de la caméra est impressionnant.

Les images sérielles de Francis Bacon peuvent faire penser à des plans-séquences issues du cinéma:

Three Studies for Figures at the Base of a Crucifixion circa 1944 by Francis Bacon 1909-1992 trois-etudes-de-lucian-freud-de-francis-bacon-1969_4527622

La porte dans la peinture et l’art contemporain:

Vermeer dans La lettre d’amour, représente le seuil d’une pièce en arrière plan baignée de lumière. Le premier plan est dans la pénombre et crée un contraste saisissant avec le second plan où se déroule la scène.

Vermeer,_Johannes_-_The_Loveletter

Fragonard, Le Verrou, Toute la composition est axée par rapport au verrou de la porte en oblique. Une cascade de tissu et d’étoffes est suspendue à ce verrou.

le_verrou_large

Marcel Duchamp: une seule porte pour deux pièces: elle est en même temps ouverte et fermée.

mduchamp

René Magritte,  Lunette d’approche, comment montrer l’intérieur et l’extérieur sur un même plan.

René-Magritte-La-lunette-dapproche-1963

Fortune Telling by Rene Magritte

Gaston Chaissac, la porte devient le support de la peinture.

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Jack Vanarsky, Invasion

porte1 (1)

Claude Lévèque
Princesses, 2006
installation in situ
portes en bois dorées, chaînes,
2 fauteuils-clubs, double projecteur halogène
dimensions variables

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