Le livre dans l’art

Quelle est la place du livre dans l’art ? De sa représentation ? La littérature est-elle un thème cher aux arts visuels ? La relation de l’homme au livre est-elle privilégiée dans les arts ? Un livre est un document écrit formant une unité et conçu comme tel composé de pages en papier ou en carton reliées les unes aux autres. Les premiers livres ont pour support des tablettes d’argile ou de pierre. Ils ont été remplacés par des volumen, rouleaux de papyrus, plus légers et donc plus faciles à transporter. Le volumen est enroulé sur lui-même. Au Moyen-âge, le codex est une révolution comparable à l’invention de l’écriture. Le livre n’est plus un rouleau continu, mais un ensemble de feuillets reliés au dos. De ce fait, il devient possible d’accéder directement à un endroit précis du texte, et de comparer différents points d’un même ouvrage, ce qui est très utile pour l’étude des textes saints. Le codex est également plus facile à poser sur une table, ce qui permet au lecteur de prendre des notes en même temps qu’il lit. A l’époque moderne le papier remplace progressivement le parchemin à partir du xiv^e siècle. Moins cher à produire, il permet une diffusion plus large. C’est alors un papier produit à base de vieux tissus bouillis et pressés, d’où le nom de « papier chiffon ». L’imprimerie marque l’entrée du livre dans l’ère industrielle. Le livre n’est plus un objet unique, écrit ou reproduit à la demande.

Durant la période Byzantine, il est coutume de représenter le Christ avec la Bible tenue dans les mains.

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Puis à la Renaissance, le livre tient une place importante dans les représentations picturales comme le montrent ces peintures de cette époque. Le livre est représenté avec ses moindres détails. Dans les peintures de Van Eyck, il est même possible d’identifier la page ouverte avec le texte peint sur celle-ci.

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Au XVIème siècle, Arcimboldo peint une oeuvre étrange: le bibliothécaire où le livre remplace des parties du corps.

Au XVIIème siècle, le livre tient une place importante dans le natures mortes et devient un sujet à part entière.

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Le livre continue à travers les siècles à être représenté dans les natures mortes jusqu’au geste de Marcel Duchamp qui a fait entrer un livre réel dans le champ artistique. Il s’agit d’un traité de géométrie. « C’était un précis de géométrie qu’il lui fallait attacher avec des ficelles sur le balcon de son appartement de la rue de La Condamine; le vent devait compulser le livre, choisir lui-même les problèmes, effeuiller les pages et les déchirer.
Suzanne en a fait un petit tableau : Ready-made malheureux de Marcel. C’est tout ce qu’il en reste puisque le vent l’a déchiré.
Ça m’avait amusé d’introduire l’idée d’heureux et de malheureux dans les ready-mades, et puis la pluie, le vent, les pages qui volent, c’est amusant comme idée…»

Marcel Duchamp, Entretiens, p.105

Le livre fait donc son entrée dans les musées.

Jonathan Callan s’amuse à transformer de vieux livres au rebut en sculptures multicolores. L’artiste mancunien tord, malaxe, colle les livres pour leur offrir un nouveau sens.

une photographie d’Alicia Martin où, tels des éclats de verre sur le sol, des morceaux de livres émergent du béton où ils sont incrustés.

Evelyne Wood, Le livre ancien et la mémoire dans l’art contemporain. Yvelyne Wood fait la démonstration, à travers sa démarche artistique engagée, que l’on peut intégrer le livre ancien dans un art résolument contemporain.