La flore dans l’art

La flore dans l’art

La flore est l’ensemble des espèces végétales présentes dans un espace géographique ou un écosystème déterminé (par opposition à la faune). Symbolique ou purement décorative, elle devient un genre à part entière dans la peinture au XVIIème siècle. Chargée de grace et de mystères, la flore accompagne de nombreux tableaux jusqu’à se hisser en tant que matériau dans les oeuvres contemporaines.Tous les continents ont représenté leur flore avec  un rapport bien particulier et différent. Il semblerait que la sagesse ou la folie se soient emparées tantôt d’une oeuvre, tantôt de l’autre, montrant les différents aspects de la flore parfois discrète ou exubérante.

L’art occidental montre sa volonté de maîtriser sa végétation tandis que d’autres cultures se contentent de la célébrer. La nature humaine, derrière ce thème fondateur et ce rapport à la flore, montre sa face cachée, aussi profonde qu’artificielle.

L’Egypte ancienne:

Scénes de chasse aux oiseaux dans les fourrés de papyrus (tombe de Nakht)

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Le jardin de Nebamon, fragment de paroi peinte, un jardin est représenté à la fois vu de dessus et de face pour bien montrer les différentes espèces de végétation entourant le bassin d’eau.

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Les travaux agricoles sont aussi le prétexte à des représentations: en gris les systèmes d’irrigation.

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L’Antiquité:

Flore en français ou Flora en latin est parmi les divinités agraires d’Italie une des plus antiques et des plus puissantes. Son équivalent grec est la nymphe Chloris. Rome lui dédiait cinq jours de fêtes, les Floralies. Le monde des plantes fascine l’homme depuis les temps anciens. Les Grecs et les Romains ont porté une regard particulier au monde végétal car ils pensaient qu’ils avaient une importance médicale.

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La flore au Moyen-âge:

Les enluminures du Moyen-âge sont fortement décorées dans les marges avec des fleurs et des plantes variées. Elles forment des entrelacs qui encadrent le texte pour le mettre en valeur. Les fleurs ont une symbolique propre.

Par exemple La rose :
C’est la fleur préférée au moyen-âge, particulièrement pour sa beauté et son parfum.
Elle est associée à la vierge Marie. Blanche elle représente sa virginité ; rouge, elle évoque sa compassion et sa charité.
Sans épine elle évoque le paradis avant la chute.
Elle est également symbole de l’amour terrestre et du plaisir sensuel.

Diurnal dominicain, XVe s.

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Le jardin médiéval obéit à une double symbolique, sacrée et profane. C’est le reflet nostalgique du jardin d’Eden et le lieu privilégié de rencontres amoureuses et de la recherche du plaisir de tous les sens.Jardin sacré ou profane, le jardin médiéval est clos pour se protéger de l’extérieur mais aussi dans un souçis religieux. Il est carré ou rectangulaire, cerné par un mur ou une palissade. « hortus conclusius ». C’est un lieu de culture, réelle et spirituelle, un « hortus délicarium » ou jardin des délices.

Jardin d’agrément au XIVe siècle. Miniature du Tacuinum sanitatis, Bibliothèque Casanatense, Rome,

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La flore à la Renaissance:

Les peintres flamands excellent dans le rendu de la flore à partir du XVème siècle.

Van Eyck, le lys et l’iris sont le symbole de la pureté de la Vierge Marie.

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Le jardin des délices est un sujet pictural qui prend tout son essort avec Bosch. Cette œuvre complexe est sans doute la peinture la plus célèbre de l’artiste, mais elle reste encore aujourd’hui assez énigmatique. Le panneau de gauche représente Adam et Ève en compagnie de Dieu dans le paradis terrestre, le panneau central, un jardin délicieux dont la signification n’est pas forcément claire, et le panneau de droite montre les tourments de l’enfer.

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Botticelli, Le Printemps

Les fleurs au sol symbolisent la jonchée d’un mariage et il semble que le tableau ait été commandé comme cadeau, offert par Laurent le Magnifique à son cousin Lorenzo di Pierfrancesco, lors du mariage de ce dernier, en 1482, avec Semiramide Appiani.

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 Crivelli encadre sa madone de fruits évoquant le péché originel et le jardin d’Eden avec un lys, symbole de la pureté de Marie. La pomme à ses pieds symbolise l’acte d’Eve croquant dans le fruit défendu.

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Arcimboldo, est réputé pour ses portraits assemblant des fruits ou des fleurs afin de révéler l’âme du sujet représenté. Il excelle dans leur rendu fait avec netteté et précision. « Tout signifie et cependant tout est surprenant. Arcimboldo fait du fantastique avec du très connu : la somme est d’un autre effet que l’addition des parties : on dirait qu’elle en est le reste. Il faut comprendre ces mathématiques bizarres : ce sont des mathématiques de l’analogie, si l’on veut bien se rappeler qu’étymologiquement analogia veut dire proportion : le sens dépend du niveau auquel vous vous placez. Si vous regardez l’image de près, vous ne voyez que des fruits et des légumes ; si vous vous éloignez, vous ne voyez plus qu’un homme à l’oeil terrible, au pourpoint côtelé, à la fraise hérissée (l’Été) : l’éloignement, la proximité sont fondateurs de sens. » Roland Barthes, L’obvie et l’obtus, 1982. C’est ce regard oblique sur la nature et sur l’humain qui fait l’originalité d’Arcimboldo.

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Les peintres de fleurs flamands du XVIIème siècle:

La peinture de fleurs devient un genre à part entière et les peintres flamands réalisent des compositions savantes de bouquets délicatement représentés. En général, ces compositions révèlent l’éphémérité de la vie et sont proches des vanités.

Jan Frans van Dael, peintre flamand, fin XVIIème début XVIIIème

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Au XVIIIème siècle:

« Van Huysum, peintre hollandais, utilise ici les motifs traditionnels de la peinture de fleurs qu’il pousse à un haut degré de somptuosité décorative, à l’asymétrie joyeuse et aux coloris vifs. Derrière cette abondance décorative se cache un message moralisateur. Cependant, il ne faut pas chercher une symbolique pour chacune des espèces représentées ici. Si les XVe et XVIe siècles appliquaient couramment une signification particulière à chaque plante, cela devient beaucoup plus rare dès le XVIIe siècle. Le bouquet doit être pris dans son ensemble comme une mise en garde du caractère transitoire de l’existence. » (Louvre) Le peintre met en scène, avec les tiges partant dans tous les sens, comme voulant s’échapper du vase qui leur confère un dernier élan vital, la vanité de la vie. IL y a comme une effervescence dans le tableau où les tiges jouent un rôle d’équilibre fragile qu’un soupir pourrait faire échouer.

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Alexandre Roslin, La Flore de l’opéra, 18e siècle, Bordeaux, musée des beaux-arts

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Au XIXème siècle:

La peinture romantique est caractérisée par des paysages menaçants où la nature soit reprend ses droits sur l’humain soit semble être comme dévastée, comme si Dieu avait abandonné ses moindres brindilles. Caspar David Friedrich montre un paysage désert avec quelques arbres morts. La flore a disparu.

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Mucha confère aux fleurs une valeur décorative avec leurs courbes et couleurs qui les caractérisent.

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William Morris dessine pour des tapisseries des motifs de fleurs qui vont renouveler l’univers des arts appliqués.

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Monet quant à lui cherche à représenter les impressions lumineuses et colorées des nymphéas. Il cultivait un jardin qu’il peignait. Appartenant aux mouvement impressionniste, le peintre attachait une grande importance à la flore.

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Les coquelicots font aussi l’objet d’un tableau. La fleur semble coïncider avec la touche de peinture.

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Vincent Willem van Gogh (né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas – mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise en France) est un peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l’impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l’expressionnisme. Dans ses tournesols, la touche de peinture suit le mouvement des pétales de la fleur. Les couleurs sont vives et ardentes, elles enflamment ces fleurs de peinture en pâte et en matière picturale.

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Gustav Klimt, né le 14 juillet 1862 à Baumgarten près de Vienne, mort le 6 février 1918 à Vienne, est un peintre symboliste autrichien, et l’un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne. Dans Le jardin aux tournesols, la composition met en scène les fleurs qui s’emparent de la toile. La flore est le sujet du tableau.

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Henri Rousseau, peintre naïf, représente des jungles de manière stylisée avec une flore luxuriante. La nature est un prétexte de peinture.

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La flore dans l’art du XXème siècle:

Georgia O’Keeffe est spécialisée dans la représentation de fleurs monumentales qui envahissent la surface de la toile. L’art de Georgia O’Keeffe, un temps considéré moderniste et d’avant-garde, est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur sa volonté de peindre ce qu’elle ressent. Elle demeurera à l’écart des courants, suivant sa propre voie. Ses gros plans de fleurs, qui caractérisent une bonne partie de sa production, révèlent son sens aigu de l’observation.

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Andy Warhol réalise une série de sérigraphies sur le thème de la fleur réduite à un aplat d’encre pure sans trame.

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La flore dans l’art contemporain:

Yannis Kounellis propose un champ de tissus enroulés dans lequel poussent des cactus. Les conditions humaines et naturelles sont inversées dans ce champ. L’homme devient cactus ramassant les rouleaux posés par terre. Le travail de la terre est mis en scène par l’artiste dans cette composition où règne le désolement.

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Le land-art utilise la flore comme matériau plastique pour faire des oeuvres d’art éphémères immortalisées par la photographie. Le land art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont à l’extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l’érosion naturelle ; ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique et des vidéos.

Andy Goldsworthy

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 Wolfgang laib avec ses carrés de pollen qui évoluent pendant l’exposition et qui fanent. Dans les années 1990, il vivait six mois de l’année dans un village de Forêt-Noire où il ramassait le pollen des pissenlits. il s’est aussi intéressé à la culture et à la philosophie d’Extrême-Orient. Les fleurs, comme matériau vivant, entrent dans les salles d’exposition. Une odeur variable remplit la salle d’exposition. Elle est la troisième dimension de ces oeuvres planes.

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Ernesto Neto utilise les épices pour créer des oeuvres odoriférantes. « L’œuvre de Neto a été décrite comme étant « au-delà du minimalisme abstrait ». Ses installations sont de vastes sculptures souples et biomorphes, mi-corporelles, mi-architecturales, qui emplissent l’espace d’exposition ; les visiteurs peuvent les toucher, appuyer dessus, et même parfois marcher dessus ou les traverser. Elles sont faites d’un polyamide blanc, étirable, similaire à celui d’un collant. Pour fixer spatialement le volume de ces formes amorphes, l’artiste les tend à travers la pièce, les remplit de pastilles de polystyrène expansé ou, parfois, d’épices odorantes. » (wikipedia)

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Puppy, un chien géant tout en fleurs, oeuvre du célébre Koons

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Gilles Barbier, Man Still, 2013
Sculpture en résine, peinture à l’huile, plantes en plastique, éléments divers.
140 x 155 x 140 cm.

Man Still, Gilles Barbier, FIAC Hors les murs, Jardin des Plantes en automne, Paris 5e (75), 20 octobre 2013, photo Alain Delavie
Man Still, Gilles Barbier, FIAC Hors les murs, Jardin des Plantes en automne, Paris 5e (75), 20 octobre 2013, photo Alain Delavie

Le moulage du corps de l’artiste est envahi par de la végétation comme si celle-ci reprenait ses droits sur l’humain. « Une sculpture romantique que l’on interprétera à souhait, selon sa dimension autobiographique d’hommage à la pratique elle-même, sa dimension métaphorique d’un homme comme retiré de son époque, ou encore symbolique : celle d’un être réconcilié qui laisserait pousser sur lui-même l’anarchie de ce qu’il a domestiqué et asservi depuis plusieurs siècles. » (Gaël Charbaud)

L’artiste anglaise Rebecca Louise Law, auteur de cette admirable installation, explique avoir voulu «ramener la campagne» dans ce milieu urbain, en plein Broadway, la célèbre artère de New York/. D’où le titre de l’œuvre, Outside In : littéralement «l’extérieur dedans».

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Claire Morgan utilise aussi la flore pour ses installations minutieuses où la patience est reine. L’équilibre de la nature ne tient qu’à un fil semble nous dire l’artiste.

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Gloria Friedmann, Monument au Chêne

1995
Mur carré incurvé en parpaings de 7,5 m. de côté
tronc de chêne calciné de 5 m. de hauteur
7 stèles en bois de 150 / 45 / 30 cm

L’arbre réduit à n’être que l’ombre de lui-même projetée sur ce rideau de théâtre, porte en lui un mystère que ne connaissent pas les arbres environnants : il est désormais intemporel parce que transfiguré en leur symbole à tous.

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Guiseppe Penone, Arbre des voyelles

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Difficile de s’imaginer qu’il s’agit d’une oeuvre d’art. Le tronc de l’arbre est à l’horizontale sans feuillage, comme s’il était mort et que l’homme l’avait déraciné. Un grand arbre d’une vingtaine de mètres, déraciné, un chêne dépourvu de ses petites branches, a été moulé et l’artiste en a tiré un bronze qui est là. Les racines très écourtées laissent entrevoir, pour un œil attentif, dans leur entremêlement, des lettres tordues et parfois la tête en bas : les voyelles I E O U A. Cet ordre choisi par l’artiste lui évoquait le nom de Jéhovah. Là où les branches touchent le sol des arbres sont nés, d’essence différente du chêne. Les arbres que l’on peut voir aujourd’hui sont le peuplier argenté, l’if, le frène et l’aulne.

 Letha Wilson imagine un tableau vivant avec un arbre poussant à travers lui. L’art et la nature sont indissociables dans cette oeuvre où les branches contrastent sur le blanc du tableau.

 

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Philippe Turc, Grigri fleur au fusil 2009
Kalashnikov, goudron, os, fleur artificielle, l’artiste invite à réfléchir sur notre rapport à la nature et sur la violence humaine.

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Murakami représente des fleurs avec des couleurs en aplat et des cernes noirs, technique typique de la bande-dessinée, des fleurs qui deviennent comme des émoticônes sorties d’un message. Elles envahissent la toile.

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Pierre et Gilles décorent leurs photographies de fleurs luxuriantes et colorées pour donner un aspect séduisant et kitsch à leurs oeuvres. Ils montrent aussi par ce biais la vanité et la futilité de l’âme humaine. Les fleurs opèrent comme une sorte de « momification » des personnages représentés. Ils parviennent à développer un style onirique et fantasque en s’inspirant celui du photographe américain James Bidgood.

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James Bidgood, Pan

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La ville de Lyon connaît depuis 2005 son bouquet éternel avec l’arbre à fleurs de l’artiste coréen Choï

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Paris aussi avec la maison de fleurs d‘Andrea Salvetti

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888 246 Fleurs En Céramique En Hommage Aux Soldats Morts Durant La 1ère Guerre Mondiale De La Grande-Bretagne. Une installation stupéfiante de coquelicots en céramique conçue par l’artiste céramiste Paul Cummins et le scénographe Tom Piper

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Yayoï Kusama habille les arbres avec ses points caractéristiques:

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« Ysabel LeMay explore la beauté, la complexité et la divinité de la nature dans ses œuvres. Ses œuvres ressemblent à des peintures à haut réalisme, mais elles sont un processus qu’elle appelle la « photo fusion », un long processus dans lequel elle prend des centaines de photographies et les assemble une à la fois dans sa composition. Chaque pièce prend de 4 à 8 semaines pour terminer.  »

La flore dans le street art:

Le street art se met au vert !

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La flore dans l’art numérique:

Reynald Drouhin propose une oeuvre où des portraits défilent les uns après les autres. Chaque portrait est composé d’une mosaïque de fleurs. On songe à Arcimboldo bien évidemment. Cliquez sur l’image pour voir l’animation. « Des Fleurs, c’est une défragmentation du réseau internet, par l’intermédiaire du mot clé “fleur”.
Il existe une multitude d’informations sur la toile ; ce projet permet de les faire coexister dans une même image finale, soit une matrice (visage(s)) qui sert de repère global aux différents éléments qui la composent…
Par l’appropriation d’une matière première présente sur le réseau, la mémoire archivée est réactivée en une matière vive éphémère et générative. » Le projet se compose autour des 7 visages des membres d’incident.net (krn, gregory, philippe, marika, julie, michael, reynald) Une projection au sol d’un portrait “en fleur”.
Un son grouillant d’insectes, comme un retour au végétal-animal, à la pourriture, à la nature…

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 Suga (David Ventura) est artiste portugais basé à Lisbonne.Directement inspiré par la nature et ses processus de transformation complexes,Transflora est une toile vivante où le paysage floral évolue et se défragmente suivant un cycle infini. Cette peinture numérique est le résultat d’algorithmes qui révèlent puis déstructurent des éléments visuels et sonores bien réels, que l’on peut discerner, avant des les deviner absorbés par la machine. Une sorte de matrice imitant la nature, aléatoire et chaotique. (cliquez sur l’image pour voir la vidéo)

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Alsos est une clairière interactive au cœur d’une petite forêt fantastique.
Hybridation possible entre végétal et numérique, les fleurs de cette végétation camouflent dans leurs pistils des capteurs de lumière.
Dans les contes, la forêt est l’endroit où l’on s’égare. A la fois protectrice et périlleuse, elle est ambivalente. Les spectateurs, munis de lampes-torches, déambulent dans l’espace de la clairière. A l’intérieur, ils éclairent les fleurs fluorescentes dispersées dans les branchages. Chaque fleur réagit alors par des sonorités variées qui évoluent constamment en fonction des intensités lumineuses produites par les spectateurs.

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 La flore dans l’art non occidental:

Les japonais

représentent souvent la grace de la nature dans leurs estampes. Le tracé doit suivre le contour des la flore en la magnifiant. La respiration de la nature est au coeur de ces dessins. L’idée de renouveau et d’éphémérité sont au coeur de cet art où la noirceur des branches contrastent avec la fragilité des fleurs. Les alternances de plein et de vide animent la composition de l’image.

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La chine: 

Traditionnellement les peintures chinoises sont classées en trois grands groupes : la peinture de personnages, la peinture de paysage et la peinture de fleurs et d’oiseaux.

En automne au bord de l’étang, attribué à Qian Xuan(1235- après 1301), dynastie Yuan

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L’art de l’islam:

La végétation est géométrisée pour garder le caractère volontairement abstrait des compositions du à l’interdit de figuration.

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L’art océanien:

La fascinante culture des premiers habitants de l’Australie est âgée d’au moins 60 000 milles ans et est fondée sur un procédé unique d’illustration visuelle des « rêves » qui racontent les histoires et les aventures d’ancêtres mythiques qui ont créé l’univers : les terres, la faune, la flore, les hommes et les esprits.
L’art aborigène d’Australie relate cette histoire. Dans l’oeuvre ci-dessous, on croit voir des fleurs mais ce sont autant de symboles, de signes qui animent le tableau. Sans la connaissance de ces signes, il n’est pas possible de comprendre le tableau. Une certitude pourtant, les éléments organiques et minéraux sont représentés par des points qui serait comme une sorte d’énergie commune et cosmique. Ces atomes de peintures créent l’unité du tableau et de la nature. « Avec de tout petits bâtons de bois taillés très fins, des pinceaux fabriqué avec ses cheveux, ou quelquefois avec ses doigts, mon père dessine des milliers de petits points les uns à côtés des autres. » « Yapa, le petit aborigène d’Australie », Chrystel Proupuech. La symbolique reste celle de cartes stylisées figurant des parcours initiatiques, des traces d’animaux, des points d’eaux. Souvent ces peintures racontent une histoire évoquant le Temps du Rêve. Mais la Loi du Rêve impose aux initiés de ne pas dévoiler tous les symboles qui leur ont été révélés. De plus, les artistes restent anonymes estimant que leurs oeuvres sont la propriété de la communauté.

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Bobby Holcomb, artiste tahitien a réalisé des oeuvres où la nature anime l’ensemble de la composition, jouant entre plein et vide avec un équilibre absolu.

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La flore dans l’art de l’Océan Indien:

Didier Soret incruste dans ses polyptyques la flore de la Réunion. ‘Hommage à mes ancêtres esclaves‘ ©Didier Soret, 160 x 120 cm photo et herbier de la Plaine des cafres marouflé sur 3 toiles

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Un élégant stopmotion aui a duré trois ans sur les fleurs:

Spring from jamie scott on Vimeo.

Une animation sur les fleurs et leur croissance : par

AMKK presents: Botanical animation « Story of Flowers » full ver


D’autres articles sur des thématiques dans l’art:

http://atomic-temporary-26416781.wpcomstaging.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

18 commentaires

  1. devaud

    Merci pour ce bel article. Ayant des CAP fleuristes, j’ai de quoi exploiter et relier mes cours aux nombreux artistes présents dans votre article.

  2. 1011

    Une série m’a été inspirée lors d’une exposition consacrée aux peintures d’Henri Matisse de la période dite de Nice, c’est-à-dire de la production du peintre durant la guerre 39-45. Le choc fut grand de constater que le fracas des armes n’entravait pas ou ne modifiait en rien la création du maître : fleurs et femmes continuaient impassiblement leur rêve.
    A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/hommage-matisse.html

  3. Grisette

    Merci vraiment pour ce tour d’horizon !!
    Pour faire observer, admirer, et peut-être donner envie de (re)produire des fleurs en arts avec mes p’tits élèves, c’est vraiment très inspirant !

  4. ANNE CONTART

    Bonjour,
    J’ai pensé au peintre Séraphine et ses superbes natures mortes de bouquets de fleurs.
    En ce moment à Paris au musée Maillol passe l’exposition  » Du Douanier Rousseau à Séraphine  »
    Cordialement /Anne 🎨

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