Une bouteille à la mer pour la paix et la liberté d’expression, 6ème

Je vais prendre le temps nécessaire pour donner ce sujet à mes élèves de 6ème. Vous verrez leurs productions ultérieurement.

J’ai contacté Marie-Claude Quignon, artiste plasticienne, qui a déjà travaillé avec les élèves de Terrain Fayard, engagée dans le combat pour la liberté d’expression, pour cette séquence menée avec les élèves de 6ème. Elle nous a répondu:

« Bonjour à vous et à tous vos élèves,

Ces « bouteilles à la mer » me semblent parfaitement préparées et vos références (je ne parle pas de moi) sont superbes

je suis retournée sur le site, je félicite les élèves encore pour leurs perruques impossibles et leurs Chaises, c’est vraiment très « chouette »

j’ai hâte de voir ces bouteilles pour la liberté d’expression, qu’elles nous apportent espoir, colère, amour sans oublier l’humour qui peut être cruel ou généreux.

À VOS CRAYONS CITOYENS ÉLÈVES !

Amitiés

Marie Claude Quignon »

La bouteille à la mer:

Une bouteille à la mer est un moyen de communication consistant à inscrire un message sur un morceau de papier, à l’insérer dans un récipient (typiquement une bouteille en verre, ou éventuellement en plastique), et à relâcher l’ensemble dans une mer ou un océan, sans destinataire précis, avec l’espoir que quelqu’un finisse par le recevoir au gré des courants. C’est un moyen d’expression avec l’idée d’un destinataire inconnu qui recevra le message ultérieurement.

A partir d’une bouteille en plastique et un (des) crayons voire d’autres objets, vous produirez une sculpture en mettant en scène ces éléments:

« Une bouteille à la mer mise en scène pour la paix et la liberté d’expression »

A vous de mettre en scène un message sur la liberté d’expression selon deux modalités possibles:

– soit un message optimiste, gai, joyeux pour la liberté d’expression.

-soit un message pessimiste, triste, sombre montrant que la liberté d’expression est menacée.

Vous pouvez prendre un bocal si nécessaire.

Votre mise en scène devra avoir un message clair, immédiatement compréhensible dans toutes les langues pour que votre idée soit comprise par tous. Elles seront par la suite installées dans le collège.

Mise en scène: action de mettre, de placer, d’organiser

Compétences:

-modifier le statut et la fonction d’un objet au service de l’expression, son détournement

-travailler dans les trois dimensions de la sculpture

-développer un message clair et efficace

Apprentissages:

-tirer parti des matériaux pour entamer une démarche créative

-Expérimenter des techniques variées et contemporaines

Questions à se poser lors de la mise en commun:

-Quelles sont les différences entre travailler en plan ou à plat ou en volume ? (tous les points de vue doivent être travaillés)

-Quels sont les moyens plastiques trouvés pour répondre à la consigne ? (symbole, couleur, matériaux, composition, mise en scène, narration, contrastes, etc)

-Comment le spectateur va-t-il percevoir votre message ? (détails, efficacité du message, lisibilité de la sculpture, etc)

-L’objet est-il utilisé pour sa fonction première ? (non et si à la fois, il s’agit peut-être d’un socle, d’un contenant, d’un matériau, d’un support, d’une structure, etc)

-A quoi voit-on que votre message est triste ou gai ? (couleurs, formes, lumière, textures, nature des objets, symboles, etc)

Des références autour de la liberté d’expression:

autres

Références artistiques autour de la bouteille:

Marie Claude Quignon; 1001 bocaux

Marie Claude quignon donne la parole à des femmes de la Méditerranée, des femmes qui n’ont pas souvent accès à la libre expression dans leur foyer ou en société. Avec La Forge, association culturelle. « Comment intervenir sur la réalité, le présent, la société, avec des productions artistiques ?” voilà une mission de cette association.” Elle est allée les rencontrer dans leurs quartiers pour leur permettre une réelle rencontre avec l’art mais aussi pour leur donner la parole.

Marie Claude Quignon a donné un bocal transparent « le parfait » à chacune de ces femmes en leur demandant d’y introduire des objets du quotidien. Elles devaient s’adresser à leurs enfants en leur montrant de quoi ils devaient se méfier ou au contraire des conseils pour trouver une manière de bien vivre.

« Un bocal pour y disposer (hors toute considération esthétique) un objet symbolique pour dire ce qu’elles veulent transmettre (à leurs enfants).

Un bocal positif pour dire ce sur quoi leurs descendants peuvent s’appuyer pour bien vivre.
Un bocal négatif pour dire de quoi ils doivent se méfier. “

Ordures au naturel, bocaux, Arman 1971, Beaubourg

Marcel Broodthaers, Bocal de confiserie,

Bocal, ouate et photographie de magazine.
Dimensions : 25,5 x 17,2
Origine : Legs de Mme Alla Goldschmidt-Safieva, Bruxelles, 1990

Time machine, bocaux, frigo, puzzles, collectif d’artistes anonymes ici

Dimitris Polychroniadis

Time machine est une machine à arrêter le temps.(…)Ici on a choisi de mettre en bocaux les pièces qui permettaient de reconstruire notre monde : l’univers et la société. Il est probablement plus rassurant, plus confortable, de ne pas faire le puzzle, de ne pas risquer de s’apercevoir qu’il est peut-être incomplet ; de prolonger ainsi le plaisir et l’illusion de croire que l’on dispose de tous les éléments pour le construire.

Catherine Cottereau, Pansées

Papier carbone(guide ligne, utilisé dans le cadre du tatouage), aiguille de tatouage, encre, bouteille

Brandon Ballangée

Les bocaux de formol se trouvent détournés comme une pyramide des écosystèmes en voie de disparition et le nombre de bocaux vides qui démontre la disparition d’une espèce rend plus instable le fragile équilibre de cette pyramide de verre.

Des émeutes en bocaux: source

Estefanía Peñafiel Loaiza, Figurants, Bocal, morceaux de gommes ayant effacé dans les journaux des portraits d’individus dans les journaux.

« L’installation Sans titre (figurants) d’Estefania Peñafiel-Loaiza se compose de plusieurs éléments apparemment disparates, à l’instar de ses œuvres polymorphes. Accrochées aux cimaises ou bien disponibles en consultation libre, des pages de journaux métamorphosées par un acte d’effacement mettent paradoxalement l’accent sur la présence en creux de passagers médiatiques, de «figurants» clandestins.
Par le gommage, ils sont devenus des ombres chinoises blanches en négatif. Indépendamment de la puissance graphique de ces traces, le processus d’effacement conduit à s’interroger sur ces inconnus, perdus dans les copeaux de gomme comme dans la foule anonyme. Qui étaient-ils ? » Paris Art